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Critique de Ahoi242


Dans son journal, à la date du 29 mars 1912, date supposée de sa mort, Robert Falcon Scott couche comme derniers mots :

« Had we lived, I should have had a tale to tell of the hardihood, endurance, and courage of my companions which would have stirred the heart of every Englishman. These rough notes and our dead bodies must tell the tale, but surely, surely, a great rich country like ours will see that those who are dependent on us are properly provided for. »*

Robert Falcon Scott dirigea deux expéditions pour explorer l'Antarctique : l'expédition Discovery (1901-1904) et l'expédition Terra Nova (1910-1913). Lors de l'expédition Terra Nova, avec un groupe de cinq personnes, Scott rallie le pôle Sud le 17 janvier 1912 pour découvrir que l'expédition menée par Roald Amundsen a gagné le pôle quatre semaines auparavant. Sur le chemin du retour, Robert Falcon Scott et ses hommes meurent d'épuisement, de faim et de froid.

Sorte de perdant magnifique, Robert Falcon Scott sera par la suite glorifié, au point de partiellement éclipser la victoire de Roald Amundsen, et cela même si récemment le mythe Robert Falcon Scott a été quelque peu revisité.

Dans On n'avait rien à faire ici, le suédois Thomas Olsson relate le sort du jeune Thomas Evans, un adolescent de quatorze ans engagé dans l'expédition Sir John Franklin**. Prédécesseur de Robert Falcon Scott à la conquête de nouvelles terres, Sir John Franklin part, avec 134 hommes, à la découverte du passage Nord-Ouest, un raccourci entre l'Europe et l'Asie, le 19 mai 1845. Cette expédition de Sir John Franklin se terminera dans des conditions sensiblement similaires à l'expédition Terra Nova de Robert Falcon Scott même si celui-là n'était pas en compétition directe avec un autre explorateur : ni les hommes d'équipage des deux bateaux de l'expédition, le HMS Erebus et le HMS Terror, ni Sir John Franklin ne reviendront vivants de l'expédition. Pendant près de 150 ans des recherches furent entreprises pour retrouver des traces des deux bateaux et de l'expédition - ainsi, l'épave du HMS Terror sera retrouvé en 2016.

Avec un dessin minimaliste et une couleur bleu omniprésente qui renforce le caractère dramatique et glacial de l'expédition, Thomas Olsson propose une superbe vision de cette épopée tragique marquée par le froid glacial, la pénurie de nourriture et la succession des morts, de cette époque d'expéditions à la découverte du globe et des ses confins pour la gloire des nations et empires.

On n'avait rien à faire est non seulement un beau roman graphique mais également un de ceux qui vous apprennent quelque chose, qui vous font mourir moins bête - pour moi, la connaissance de Sir John Franklin et de son expédition.

* Citation partiellement reprise dans le clip « Terra Nova » du groupe anglais iLiKETRAiNS : https://www.youtube.com/watch?v=hoHloQFJNvs
** C'est le thème du livre Terreur de Dan Simmons.
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