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Critique de oiseaulire


Michel Onfray fait un séjour à la Trappe pour lire "La vie de Rancé" De Chateaubriand.

Il en sort ce petit opuscule fascinant qu'est "La stricte observance avec Rancé à la Trappe".

Michel Onfray a toujours été attiré par l'idéal de vie monastique : réflexion, isolement, lectures, écriture, méditation. Mais il y a été empêché par un détail : il n'a pas la foi.

A travers la vie de l'abbé de Rancé, trappiste austère et même fanatique, et son affrontement par traités interposés avec Jean Mabillon, bénédictin lettré et progressiste, Onfray observe l'évolution du christianisme à l'orée du 18 ème siècle vers moins de mortifications du corps, moins d'abaissement de l'esprit, et une ouverture accrue à la vie intellectuelle.

Il montre comment notre façon de raisonner, d'appréhender la vie, de lire et d'interpréter les textes, a été façonnée par l'idéal bénédictin mis au service de la spiritualité et de l'ordonnancement de la vie chrétienne pendant des siècles.

Sa réflexion débouche sur une interrogation : et si la vie monastique ne s'appuyait pas uniquement sur une foi installée, mais pouvait être consacrée à la recherche de son chemin propre ?

Cela m'évoque la chanson de Jacques Brel :

Adieu Curé je t'aimais bien
Adieu Curé, je t'aimais bien tu sais
On n'était pas du même bord
On n'était pas du même chemin
Mais on cherchait le même port

Pourquoi une vie monastique consacrée à chercher son port ne serait-elle pas justifiée ?

Onfray est un mystique athée.

Son postulat (non vérifié) est "qu'il n'y a rien".
Son postulat est donc une croyance.

Le point commun de tous les hommes, c'est qu'ils croient : ils croient que le fait de manger, dormir, travailler, s'accoupler, ne suffit pas à définir l'humain.

L'homme a besoin d'une verticalité pour se tenir debout, qu'il l'appelle Dieu, philosophie, dépassement de soi, sagesse, combat pour une vie meilleure.

Chacun a un chemin à parcourir : faute de connaître le lieu où il se rend, l'Attention (maître mot), doit être apportée sur les étapes du sentier qui y mènent.
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