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Critique de Lune


Lune
18 février 2019
La densité de ce livre est telle qu'il semble réducteur d'en parler en quelques lignes.
Juste l'évoquer pour en conserver la trace...
Je retiendrai essentiellement l'opposition entre le pragmatisme romain et l'intellectualisme grec qui se borne principalement aux joutes de l'esprit sans s'occuper de la pratique quotidienne.
Pour les Romains, c'est en cela que réside la "sagesse".
Voici ce qui ressort de la lecture de ce troisième (et non le dernier) volet philosophique concocté par Michel Onfray après "Cosmos" et "Décadence".
La quatrième de couverture parle de "péplum" et en effet nous parcourons, de manière non chronologique, les différentes périodes de la Rome antique et découvrons les protagonistes qui l'ont peuplée.
Des philosophes se succèdent dont certains, dans leurs propos, frappent par leur modernisme.
Ceux-ci s'inscrivent dans l'universalité de l'histoire des Hommes. Les défauts sont bien éternels et tout fut dit dès l'Antiquité. Quant aux leçons à en tirer, le rêve se poursuit...
Certains, par leurs vies, contredisent leurs propos éclairants de sagesse (Cicéron, Marc-Aurèle...), d'autres émeuvent (Tiberius, Caius Gracchus...), certains étonnent (Rufus et sa diététique...), d'autres encore sont admirables (Lucien de Samosate, Celse "l'éclaireur"...).
A travers tous ces chapitres qui traitent chacun d'un aspect de la vie, il y a toujours des leçons à tirer qu'elles proviennent des stoïciens ou des épicuriens.
Des mises au point se dessinent notamment à propos d'Epicure.
Sans surprise les coups de coeur de Michel Onfray vont davantage aux matérialistes et hédonistes (Lucrèce parmi d'autres).
Il ne se prive pas de pourfendre les arrières-mondes de tous bords et leurs superstitions.
Vers la fin du livre, on ressent les liens qui unissent "Sagesse" aux deux précédents.
Vivre en Romain, vivre en droiture, sagesse et courage, vivre surtout dans la pratique quotidienne reliée à ce que l'on aspire et défend.
Voilà ce que prône Michel Onfray : foin des sophistes, foin des Idées, foin des universitaires en milieu clos, foin des langages sectaires.
Il ressort que la philosophie est celle qui se vit dans la simplicité de ce qui est, dans le regard porté sur la nature, dans une réalité raisonnable et raisonnée.
Le dernier chapitre est plus personnel et montre le développement d'une nouvelle approche de Rome et de la philosophie.
Il attire aussi l'attention sur les différentes strates qui recouvrent la pensée occidentale et induit les interprétations des textes antiques.
Tel est le propos de ce livre qui, en regard de notre société en perdition, conduit Michel Onfray à une position qu'il juge seule tenable, celle de l'Honneur face à une réalité perçue comme tragique.

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