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Critique de Diabolau


Jusqu'à présent, j'ai tout pardonné à cette série, tant elle était bien dessinée, narrativement fluide et bien documentée. Mais là, les petits défauts que j'avais déjà identifiés deviennent de plus en plus prégnants.
Bouteloup n'a décidément pas de chance. On le savait déjà, mais là ça frise le sketch. Son père est une enflure (bien qu'un peu moins depuis 2 tomes, mais il faut dire qu'on le voit moins qu'au début), sa copine a été fusillée pour d'obscures raisons politiques, et toute sa hiérarchie sans exception le persécute alors qu'il n'a, disons-le bien, pas fait grand-chose pour mériter ça, bien au contraire.
Ce capitaine Bicornet et ce colonel Garnier sont des caricatures. Odieux, lâches, veules, méprisants, jaloux, incompétents, rien ne nous est épargné. Qu'un des deux soit à ce point haïssable, d'accord, mais pourquoi les deux ? Pourquoi donner une image aussi désastreuse de la hiérarchie ? Là, on frise le poncif (sujet abordé sans l'être vraiment, hélas, par le récent livre d'Elrick Irastorza, La tranchée des poncifs) selon laquelle tout l'encadrement de l'armée aurait été nul à chier. Si ça avait été le cas, on n'aurait sûrement pas gagné.
Autre poncif abondamment utilisé : le racisme et le mépris endémiques des officiers et des troupes métropolitaines (hormis le gentil Bouteloup et ses quelques infirmiers) envers les "turcos" de l'infanterie coloniale. On le sait bien : cette condescendance était tout sauf générale et les coloniaux n'ont pas été jetés et sacrifiés en première ligne davantage que les métropolitains, comme il est souvent dit à tort. D'ailleurs, ils ont eu moins de pertes, malgré l'énormité de celles-ci. Quant à la légitimité de leur présence, ça, c'est un tout autre débat.
Or, dans cet épisode, aucune avanie n'est épargnée à ces malheureux tirailleurs arabes et sénégalais.
Dans le petit personnel de l'ambulance, les têtes continuent à tomber dans cette inique offensive du Chemin des dames, mais finalement ça nous en touche une sans faire bouger l'autre. Qui étaient Citron, Kascher ? C'est seulement là que j'ai vraiment compris que c'étaient les pseudos de Galas et de Maïdenberg, ce qui en dit long sur les problèmes de ressemblance physique et de non caractérisation des personnages. Il est vrai que le même uniforme pour tout le monde n'aide pas, mais tout de même, je pense que la série paye ici son parti pris de vouloir montrer la Grande Histoire autant que la petite. Toute la place dépensée à nous faire rencontrer Marie Curie, Nivelle, Pétain, Dorne, Guynemer, Clemenceau et j'en passe, toute cette place vient finalement à manquer cruellement pour nous faire aimer les petites mains de l'ambulance 13.
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