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Critique de danslabibliothequedanne


"C'était leur port secret, le camp où ils étaient invulnérables."

Ce roman est autant un livre sur la guerre d'Espagne et l'après-guerre, sur la vie difficile des gens de cette époque, qu'un polar contemporain.

Il est découpé en deux parties : l'enquête policière de nos jours, entrecoupée très régulièrement d'un mystérieux journal dont on connaitra le ou la propriétaire à la toute fin, à propos de la vie de Jana Ongayo. Enfin, celle qui s'appelle comme ça de nos jours, car elle a eu plusieurs maris et presque vécu plusieurs vies !

L'histoire :

Olivier Gordon est un jeune trentenaire anglais, qui décide après la mort accidentelle de sa mère, et une rupture, de tout quitter à Londres pour venir dans la région du nord de l'Espagne réaliser des travaux dans une maison de famille afin d'en faire un petit hôtel de charme.
Sur la route, les ouvriers l'appellent paniqués, ils viennent de découvrir sous une chape de ciment le corps presque momifié d'un nouveau-né, qui semble être ici depuis une soixantaine d'années !

Valentina Redondo est chargée avec son équipe, de l'enquête. Ou plutôt des enquêtes, car très vite dans les jours suivant cette découverte, deux hommes d'un certain âge vont mourir assassinés.
Il semblerait que tout cela ait un rapport avec la découverte du petit corps. Corps qu'on a retrouvé dans un petit linceul de draps, avec une amulette mexicaine posée tout contre lui.

Et Olivier de découvrir au fur et à mesure de l'histoire de sa famille, et il va devoir recoller pas mal de morceaux.

Le journal intime :

En parallèle, quelqu'un nous narre l'histoire des années 30/40, de Jana, de sa grande soeur Clara, de David et Antonio, ses deux frères. Ce sont des gens de peu, mais ces enfants sont heureux avec leurs parents. Jusqu'à ce que la guerre d'Espagne éclate, qu'il faille se cacher dans des grottes et/ou vivre dans des conditions bien misérables. La maman et le petit frère de Jana vont mourir broyés par une bombe, et la vie ne sera plus jamais comme avant.

Le père au comble du désespoir n'arrive plus à s'occuper de ses enfants, et décide de les confier à de vagues parents ou à des maîtres, pour leur apprendre un métier, mais il va surtout commettre l'erreur de les séparer tous les trois.

Jana croit d'abord qu'elle ne s'en remettra pas, mais elle fait la rencontre d'un jeune homme, Luis dont elle tombe très amoureuse. Elle aurait pu vivre avec lui, si sa soeur Clara n'avait pas une certaine tendance à se mêler de ses affaires. Toujours pour son bien, bien évidemment... j'ai aimé suivre leur histoire, à travers le journal.

Sur la forme :

L'autrice María Oruña est avocate en droit du travail, et nul doute que toutes les informations policières ou de justice sont parfaitement vérifiées ! C'est peut-être même ce qui m'a donné l'impression d'un style légèrement scolaire à certains moments, mais l'écriture est bien fluide. Écriture qui m'a permis de supporter les longueurs.

Si l'histoire est bien amenée, passionnante, avec des rebondissements qui évitent l'essoufflement, un roman peut bien faire 800 pages, cela restera toujours un plaisir. Là au bout de 300 pages sur 450, j'avais envie que ça bouge...

Et j'avoue (c'est le moment ou jamais pour utiliser cette expression si usitée de nos jours ! 😉) que j'ai été déçue par la fin de l'histoire. Il y a eu quelques bonnes idées, mais cela ne m'a pas convaincue.

Je n'ai pas abandonné, car le style est vraiment plaisant, et que dans un roman policier on attend évidemment la fin !
Nourrie de Grangé, de Adler-Olsen, de Läckberg, j'ai peut-être pris de mauvaises habitudes. 😀

Il n'en reste pas moins que j'ai appris plein de choses sur cette période si noire de la guerre d'Espagne.
L'autrice m'a fait voyager dans le temps mais aussi dans de jolis petits villages ibériques.

J'ai aimé le personnage de Valentina, droite dans ses bottes, pas facile à aborder, devant faire preuve d'autorité devant son subalterne qui la teste souvent, mais elle ne se laisse pas démonter.

Et j'ai également aimé le personnage de Jana depuis sa tendre enfance jusqu'à ses derniers jours.
Maria Oruña donne la part belle à des femmes au caractère trempé et d'une grande complexité.

J'ai trouvé ce livre dans une boîte à livres il va donc y retourner, mais j'en garderai tout de même un bon souvenir.

Je me suis un petit peu emmêlée des pinceaux avec les noms espagnols, j'aurais presque dû faire des fiches pour m'y retrouver ! 😃

Dans un style absolument différent bien sûr, avec La commode aux tiroirs de couleurs de Olivia Ruiz, j'ai lu très récemment mes premiers romans sur l'Espagne.

Vous en auriez à me recommander ?
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