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Critique de Aliocha86
Un livre qu'il faut lire en cette période d'absurdie bureaucratique française... Pour comprendre certains mécanismes qui mènent à la restriction de nos libertés comme pour mesurer que ceux qui se plaisent à comparer notre pays à une dictature n'ont pas vraiment compris ce que recouvre ce mot.
Big Brother, c'est avant tout la réécriture du passé et l'effacement de la mémoire: en déracinant les hommes on les assigne au présent, on leur empêche de rêver et d'espérer. Big Brother, c'est l'appauvrissement du langage pour interdire la pensée. En lisant l'appendice consacré au novlangue, on se croit à cet égard face à certains professeurs d'écriture inclusive. Big Brother, c'est enfin la contrainte des corps, ou plutôt leur réduction à leur fonction reproductrice, une sorte de "GPAisation" géante de l'amour. Tout cela pour réduire l'homme à un seul instinct manipulable : la haine. Autant dire qu'en cette période d'instrumentalisation de l'histoire, d'utilisation politique de la langue, de marchandisation du corps, de guerre déclarée au bon sens et de haine généralisée sur les réseaux, que Big Brother est à la fois si loin dans sa réalisation et si proche dans certains de nos comportements.
Glaçant et brillant dans sa conceptualisation du totalitarisme, ce roman est toutefois parfois sans rythme et sans substance, comme gagné par le propre désert humain qu'il décrit. Cela peut être éprouvant voire ennuyeux... ce livre ne donne pas une once d'espoir...
A lire donc, pour tous ceux qui s'inquiètent des dérives du temps présent, pour ceux, aussi qui ont aimé le dialogue du grand inquisiteur de Dostoïevski dont certains accents se retrouvent ici, mais à lire avec réserve pour ceux qui pensent qu'une espérance est possible.
Big Brother, c'est avant tout la réécriture du passé et l'effacement de la mémoire: en déracinant les hommes on les assigne au présent, on leur empêche de rêver et d'espérer. Big Brother, c'est l'appauvrissement du langage pour interdire la pensée. En lisant l'appendice consacré au novlangue, on se croit à cet égard face à certains professeurs d'écriture inclusive. Big Brother, c'est enfin la contrainte des corps, ou plutôt leur réduction à leur fonction reproductrice, une sorte de "GPAisation" géante de l'amour. Tout cela pour réduire l'homme à un seul instinct manipulable : la haine. Autant dire qu'en cette période d'instrumentalisation de l'histoire, d'utilisation politique de la langue, de marchandisation du corps, de guerre déclarée au bon sens et de haine généralisée sur les réseaux, que Big Brother est à la fois si loin dans sa réalisation et si proche dans certains de nos comportements.
Glaçant et brillant dans sa conceptualisation du totalitarisme, ce roman est toutefois parfois sans rythme et sans substance, comme gagné par le propre désert humain qu'il décrit. Cela peut être éprouvant voire ennuyeux... ce livre ne donne pas une once d'espoir...
A lire donc, pour tous ceux qui s'inquiètent des dérives du temps présent, pour ceux, aussi qui ont aimé le dialogue du grand inquisiteur de Dostoïevski dont certains accents se retrouvent ici, mais à lire avec réserve pour ceux qui pensent qu'une espérance est possible.
