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Critique de Kurasen


Un voyage visuellement poignant de dramatisme et d'onirisme

Aujourd'hui je souhaite vous parler d'un manga que je viens juste de terminer, “Happiness”. C'est une série de Shûzô Ôshimi, qui se lit assez rapidement (10 tomes). Publiée aux éditions Pika (Seinen), cette série a été prépubliée dans le Bessatsu Shonen Magazine puis reliée et publiée aux éditions Kodansha.
Je connaissais de nom cet auteur pour l'oeuvre “les fleurs du mal”, qui est depuis pas mal de temps dans la liste de mes manga à lire, mais vous savez ce que c'est, toujours autre chose à lire.

Pour commencer, je n'ai pas été particulièrement dépaysé entre cette lecture et ma précédente critique qui concernait “Alice in Borderland”, Asou Haro, tout comme Shûzô Ôshimi nous parle des adolescents et des difficultés qu'ils peuvent rencontrer. de plus, ces deux auteurs font référence à des piliers de la littérature et du monde artistique ; que l'on soit dans l'univers de Lewis Caroll pour l'un, ou dans la lignée de Charles Baudelaire et Vincent van Gogh pour l'autre.
Afin de préciser rapidement les thèmes explorés, Oshimi nous parle ici de la solitude de l'adolescence, du poids d'un cadre familial difficile, de la transformation du corps et des désirs charnels que ça engendre mais également de la transition entre vie adolescente et vie d'adulte.

Dans cette série à la frontière entre shonen et seinen, nous suivons Makoto Okazaki, un lycéen introverti qui alterne entre souffre douleur à l'école et vie familiale où il n'est que l'ombre de son grand frère talentueux. Ainsi, les seuls plaisirs de la vie accessibles pour lui sont ses pulsions, qu'il assouvit le soir. C'est justement un soir durant lequel il souhaite renouveler ses DVD, que sa vie va basculer. Il rencontre pour la première fois Nora, une vampire qui lui laisse deux possibilités suite à sa morsure : mourir ou vivre comme elle. S'en suit une redécouverte de son corps, de ses nouvelles capacités et des pulsions qui les accompagnent. Adolescent jusque là discret, il va alors se retrouver au centre d'évènements surnaturels.
Durant la seconde partie du manga, à partir du tome 5, Yukiko devient le personnage central du récit, l'auteur souhaitant nous parler, entre autre, des séquelles d'une adolescence traumatisante et de l'adaptation à la vie d'adulte. Je ne rentrerai pas plus dans le détail de l'intrigue afin de vous laisser découvrir cette oeuvre.

Maintenant que je vous ai parlé très succinctement de l'intrigue, je vais vous parler de ce que j'ai aimé dans cette série de 10 tomes.

- Tout d'abord, ce qui m'a le plus fasciné dans “Happiness” concerne la patte artistique de Shûzô Ôshimi. Pour une découverte du style de cet auteur, je dois dire qu'il propose une vraie expérience de lecture. Un premier point qui m'a surpris, par manque d'habitude, est le rythme des planches, ce manga se lit très rapidement. Il n'a pas peur de décrire par le dessin ce que d'autres auraient certainement mis en dialogue, ce qui permet de ressentir au plus profond de nous les émotions que traversent les différents personnages. Cela est rendu possible par la capacité de l'auteur à se mettre à la place du personnage et de nous transmettre par ce biais ses émotions, mais également par des dialogues réduits à un simple complément du dessin : ici les images doivent parler d'avantage que les mots pour le lecteur.
Toujours au niveau de l'art visuel, les vampires permettent à l'auteur d'inonder le lecteur avec une ambiance souvent malsaine et perverse dans le contrôle des émotions et des pulsions, mais également onirique le soir tombé grâce à la vision déformée des vampires dû à leur hypersensibilité à la lumière.

- Deuxièmement, le thème du vampire n'est ici qu'un prétexte pour parler de choses plus profondes, tels que les désirs sexuels que la soif de sang symbolise. L'auteur nous raconte ici une histoire sombre qui se construit progressivement à travers les douleurs physiques et psychologiques qu'endurent les personnages tout au long du récit.


Pour conclure, je dirais que cette série de manga qui nous amène sur les traces du bonheur doit être lu. Pas forcément besoin d'aimer les vampires ou autre, la narration visuelle et onirique en tant que telle est suffisante pour faire de ce manga un “must read”.
Au final, l'auteur aura réussi à aborder pas mal de thèmes, pas forcément toujours bien amené ou développé, mais il aura eu le mérite de nous raconter quelque chose. Pour ce qui est de la fin du manga, celle-ci est globalement réussie avec des moments assez touchant.
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