Je n'ai pas encore lu
la Divine Comédie et je cherchais un petit guide qui accompagnât ma lecture. Mais ce Que-sais- je ? est davantage un condensé d'érudition qu' un ouvrage de vulgarisation.
Carlo Ossola est professeur honoraire au
Collège de France, éditeur de
Dante Alighieri (1265-1321) dans « La Pléiade ». Il retrace la vie de
Dante et son bannissement dramatique de Florence avec force dates et références fastidieuses. L'exil lui apporte une vision du monde illimitée qui lui permettra de créer une oeuvre universelle. Ensuite,
Carlo Ossola s'attarde sur les autres oeuvres du poète.
Dante est un poète et un dramaturge de l'amour, un penseur politique pris dans l'affrontement entre Rome et le Saint-Empire mais aussi un philologue, un théoricien de la langue. Et puis
Carlo Ossola en vient enfin à
La Divine Comédie au chapitre VIII et là il faut sérieusement s'accrocher car le propos est tissé de commentaires de commentaires de l'oeuvre. Je me suis souvent perdue dans les cercles infernaux de l'exégèse. Voilà ce que j'ai compris : « La Comédie est le théâtre des universaux physiques et métaphysiques légués par la tradition aristotélicienne à la pensée et à l'histoire de la chrétienté ». le voyage en incluant la tradition antique (
Virgile,
Platon) et l'histoire contemporaine peut dépasser la tentation manichéenne récurrente dans la pensée chrétienne et admettre que des âmes puissent aller au purgatoire. Ensuite si
Dante s'exprime en langue vulgaire, il pense en latin. le penseur et le poète sont intimement liés. Boccace est le premier à s'apercevoir que «
Dante » le personnage est le nouvel Adam. Il incarne l'humanité en général et son voyage est une lutte intérieure. La Comédie est une comédie des extrêmes, démesurée dans sa forme. Les dialogues succèdent aux monologues.
Dante le personnage est toujours en marche et sa pensée en mouvement, le poète fuit aussi l'acédie (l'indolence) dont il est affligé. le « bien » doit être en actes.
Je reviendrai à cet opuscule quand j'aurai lu quelques chants de
la Divine Comédie. A ce sujet, dans un de ses entretiens
Carlo Ossola préconise de lire le premier chant de l'Enfer, puis celui du Purgatoire et enfin celui du Paradis.