Le poète Gaius Valerius Catullus, la pire langue qui soit, à sauvé de l’oubli beaucoup de noms obscurs. La putain Ameana, « puella defututa » (la trop baisée) qui exige pour ses services des sommes fantastiques, le petit Juventus qui passe d’un débauché à l’autre, Postumia l’hétaïre qui a la haute main sur les banquets et les orgies, Thallus le roi de la fauche qui ramollit son corps dans les bains jusqu’à être aussi avachi « que la queue flasque de vieillard » (pene languido senis), le poète Volusius, auteur « d’annales bonnes à se torcher » (cacata carta), Egnatius qui rit en toutes circonstances et se lave les dents avec sa pisse – tous auraient dû disparaître sans laisser de traces. Catulle leur a donné l’éternité.