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EAN : 9782864328919
250 pages
Verdier (27/10/2016)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Loin des steppes cosaques, Vladislav Otrochenko galope ici dans des terres de haute fantaisie. En homme libre, se défiant du temps et de la géographie, il explore sa propre conception de l'espace et visite les grandes oeuvres universelles - Catulle, Ovide, Pouchkine, Platonov, Nietzsche, Schopenhauer... Il s'arrête sur certaines bizarreries ou mystifications, s'amuse des incohérences. Dans un cycle de petits textes sur Gogol, il dérape joyeusement vers le fantastiqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Voici un ouvrage difficilement classable, sorte de compilation d'essais biographiques romancés. Ceux-ci semblent composés selon la méthode paranoïa-critique, car Vladislav Otrochenko lance des hypothèses extravagantes sur la vie des grands auteurs, mais non sans une argumentation bien documentée et convaincante. Et si Ovide avait menti sur son exil dans le Pont ? Et si Catulle n'avait jamais vraiment aimé Lesbie ? Et si les circonvolutions de la pensée nietzschéenne n'étaient autres que le reflet des rues labyrinthiques de Venise ? Et si, et si...

La volonté d'Otrochenko (désireuse de faire la lumière sur ces mystères littéraires) se mue en représentation de la Volonté de la nature, désireuse de se connaître à travers les oeuvres de Schopenhauer, du Mahabharata, et de tant d'autres jalons de la littérature, réinterprétés ici pour offrir d'autres aspects du grand livre qui contiendrait tous les livres, l'Avyakta Parva en sanscrit « le Livre non manifesté, le seul Livre achevé et parfait que les vivants ne connaissent que partiellement, par fragments épars ». Ce livre métaphysique, le lecteur pourra lui-même en imaginer des fragments possibles, grâce à la paranoïa que le présent livre fera grandir en lui.

On ne peut plus faire confiance aux auteurs, même pas à Otrochenko qui nous avertit à leur sujet, peut-être à tort. Auteur rime avec menteur. Mais le mensonge, n'est-il pas l'espace qui permet à la littérature d'exister, pour exprimer sa vérité ?

L'espace... une notion particulièrement importante chez les auteurs russes, source ambivalente de désir d'évasion (chez Pouchkine) et de crainte de la mort (chez Tiouttchev), quand ce n'est pas un mélange des deux (chez Gogol). Ce sujet fait ironiquement écho à une autre de mes lectures de chez Verdier Slava : Krzyzanowski et sa "superficine" permettant d'agrandir démesurément l'espace.

Le cas Gogol fascine particulièrement l'auteur : insatiable buveur d'espace (très porté sur l'Italie, comme Nietzsche... et Otrochenko), méfiant à l'égard de la vérité des hommes pour lui préférer la Vérité céleste dont lui parvient directement l'inspiration de ses Âmes mortes (tel un aède platonicien), la figure du célèbre auteur russe se voit octroyer tout une section intitulée « Gogoliades ». Ce cycle des Gogoliades met en avant le thème de dédoublement : inspiration et page blanche, mouvement et immobilité, pays fantasmé et pays honni, vérité et mensonge, nez et manteau, Gogol et Gogol... au point que je me demande si Otrochenko ne se laisse pas prendre au thème principal de son livre et n'abandonne pas les hypothèses pour glisser consciemment dans la pure fiction gratuite. Aurait-il osé ?

Je l'espère bien !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le poète Gaius Valerius Catullus, la pire langue qui soit, à sauvé de l’oubli beaucoup de noms obscurs. La putain Ameana, « puella defututa » (la trop baisée) qui exige pour ses services des sommes fantastiques, le petit Juventus qui passe d’un débauché à l’autre, Postumia l’hétaïre qui a la haute main sur les banquets et les orgies, Thallus le roi de la fauche qui ramollit son corps dans les bains jusqu’à être aussi avachi « que la queue flasque de vieillard » (pene languido senis), le poète Volusius, auteur « d’annales bonnes à se torcher » (cacata carta), Egnatius qui rit en toutes circonstances et se lave les dents avec sa pisse – tous auraient dû disparaître sans laisser de traces. Catulle leur a donné l’éternité.
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Vidéo de Vladislav Otrochenko
Vladislav Otrochenko à Livre Paris
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