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Critique de Arthur409


Ce n'est pas un roman, mais plutôt ce qu'on pourrait nommer un récit choral porté par une seule voix.
Ce court livre raconte l'histoire de jeunes filles japonaises qui émigrent aux Etats-Unis, probablement dans les années 1920 - 1930 : la vie est trop difficile dans leur pays, leurs familles ne peuvent les nourrir, alors elles partent là-bas pour épouser des hommes japonais déjà émigrés, dont elles ne connaissent qu'une vague photo et quelques promesses d'une belle vie future. Pour la plupart d'entre elles ce voyage sera sans retour, elles doivent s'adapter au mode de vie américain et essayer de s'intégrer.
Ces femmes sont encore, au début du vingtième siècle, des victimes d'un système patriarcal dans lequel une femme sans mari n'a pas d'existence sociale.
Sans pathos inutile, avec une grande simplicité et d'une manière quasi poétique, Julie Otsuka raconte l'épreuve du voyage, le mariage imposé avec un inconnu, les débuts dans un pays dont elles ignorent la langue et les coutumes, et où forcément elles se retrouvent à effectuer les travaux les plus durs, dans les champs, les blanchisseries, ou au service des américaines plus aisées.
Et quand, après tant de difficultés, les immigrés japonais ont réussi à avoir une petite place dans la société américaine, survient la guerre avec le Japon : les voilà suspectés d'être des agents ennemis, et déportés dans des camps au prix de nouvelles souffrances.
Ce livre est encore une illustration des drames vécus de tous temps par des populations forcées de quitter leur terre natale, et qui se heurtent à l'hostilité des habitants « naturels » de leur nouvelle patrie. Et toujours en filigrane apparaît en permanence la dureté de la condition féminine.
Je pense aussi à ce qu'ont vécu les filles de familles nobles qu'on mariait autrefois uniquement pour des raisons politiques…
Un livre à lire, qui laisse une trace amère et comme résignée, dans une certaine douceur.
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