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Critique de Ana_Kronik


Julie Otsuka dépeint de manière sensible ce qui attend beaucoup d'entre nous: la déchéance du vieillissement, le déclin inéluctable du corps, et de l'esprit. La perte de nos facultés mentales.

Le récit est subtil, il procède par petites touches réalistes, loin du pathos. Les tests que l'on fait subir aux patients suspects d'Alzheimer. Les pauvres objets conservés par sa mère, qui vont du vieux bonnet de bain décoré de marguerites jaune vif aux coupons de réduction périmés. Une casserole oubliée sur le feu. Un Noël à l'Ehpad. La culpabilité qui vous saisit, quand on a négligé ses parents.

Ce naufrage fait écho à la première partie, plus légère, qui se passe dans une piscine. Les descriptions des nageurs et de leurs petites manies respectives sont aussi acérées que comiques. Oh, on ne rit pas aux éclats, mais on sourit.

Évidemment, le parallèle entre la fissure du fond de la piscine et les défaillances du cerveau de la mère s'impose. La fracture apparaît, disparaît, puis revient de plus belle, tout comme la mémoire se dégrade, puis revient, puis se dégrade de nouveau, davantage... La comparaison touche d'abord au tragi-comique - la liste des experts en fissures aux titres ronflants et aux avis contradictoires, fait écho aux avis des médecins - mais j'y ai vu également un autre métaphore qui fait mouche: ces lignes de nage où chacun s'isole, se sent parfaitement à l'aise, ne sont-elles pas un symbole de l'individualisme de nos sociétés? La fille et la mère n'ont elles pas suivi des chemins parallèles, sans se connaître vraiment? Et le père, lorsque son épouse est admise à l'Ehpad, dort beaucoup mieux dès lors qu'il se retrouve seul...
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