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Critique de sandrine57


Une petite île d'Amérique du sud, le soleil, la chaleur, les hommes et trois femmes : Rosa, Violette et Vera Candida.
Rosa a été une prostituée très demandée, la meilleure du village, avant de devenir une excellente pêcheuse de poissons volants. Une existence tranquille, sans histoires, jusqu'au jour où elle croise la route de Jeronimo. Riche, sulfureux, mafieux sans doute, il se construit un palais à flanc de colline et la petite cabane de Rosa lui gâche la vue. Mais Rosa résiste, refuse toutes ses offres, ne souhaite même pas le rencontrer pour, finalement, tomber dans ses filets. de cette étrange histoire d'amour, lui restera une folle envie de liberté et une fille, Violette. Belle mais pas très futée, Violette se laisse séduire par tout homme qui la flatte ou lui fait un cadeau. Elle se laisse engrosser par un de ses prétendants et donne naissance à Vera Candida. Sa vie se finira tragiquement et c'est Rosa qui élèvera sa petite-fille privée de mère et née de père inconnu. Vera est intelligente, obéissante, c'est l'amour de la vie de Rosa. Et pourtant, Vera Candida quitte le village, quitte sa grand-mère, sans un mot, en cachette. C'est que Vera Candida a aussi croisé la route d'un homme violent, d'un porc qui a semé sa graine en elle. Trop honteuse pour se confier, elle a préféré rompre avec l'île et a atterri dans une maison pour mère célibataire sur le continent. L'adolescente est meurtrie mais loin d'être vaincue. Quand elle donne naissance à Monica-Rose, elle se jure de tout faire pour lui donner une belle et bonne vie. Seule, grâce à son opiniâtreté et sa rage. le beau journaliste Itxaga saura-t-il la convaincre de la pureté de son amour et de sa volonté de l'aider sans la blesser ?

Quand Véronique Ovaldé s'essaie au réalisme magique, cela donne un très beau roman avec de magnifiques figures féminines. Comparativement, les hommes sont pitoyables, jaloux, violents, violeurs. Sauf Itxaga, bien sûr. Mais il a dû faire ses preuves pour apprivoiser Vera Candida, issue d'une lignée de femmes qui ont souffert de la cruauté des hommes. A quinze ans, elle décide de se construire une nouvelle vie, loin de l'île qui a gardé ses aïeules enfermées dans le carcan des traditions patriarcales.
C'est un roman vif, violent, cruel, au style enlevé qui fait la part belle aux femmes. C'est aussi un roman coloré, exotique qui baigne dans une nature foisonnante, une chaleur tropicale qui exacerbe les sentiments et, sans avoir l'air d'y toucher, c'est un roman engagé qui dénonce les abus des hommes, pointe du doigt certains travers des sociétés d'Amérique latine. Une belle réussite.
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