Peu importe le nombre de cartes que je place entre moi et le monde, peu importe le nombre de mensonges que je débite, le nombre de vies que je vole, ça ne suffira jamais. Je n’échapperai jamais au fantôme dans le miroir. Je ne lui échapperai jamais parce que je suis hantée par moi-même.
- Si vous saviez le nombre de règles de sécurité élémentaires que vous êtes en train de violer en ce moment même en utilisant ce couteau.
- Où est votre sens de l’aventure ?
- En matière de blessures par arme blanche ? En congé sabbatique à durée indéterminée.
Je refuse d’être au service de quiconque, y compris de moi-même; je serai toujours une voleuse. Je ne m’autoriserai jamais à être heureuse.
Le moindre bonheur, je me le déroberai.
Un élément capital m'a permis jusque-là d'échapper à la justice : les riches ne savent pas comment réagir quand ils sont cambriolés.
La cathédrale de Fortune se dresse, imposante, tape-à-l’œil et recouverte de poussière de charbon. Quatre grandes urnes encadrent les portes en fer forgé.L'une, où l'on jette des pièces en or si on veut attirer la chance sur soi, la deuxième, des pièces d'argent si on veut l'attirer sur quelqu'un d'autre, la troisième, des pièces en cuivre pour se débarrasser de sa malchance et la quatrième, des morceaux de charbon pour l'envoyer sur un autre.
(Cela ne vous étonnera pas d'apprendre que les urnes les plus remplies sont celles des pièces de cuivre et des morceaux de charbon. Peut-être que cela dit quelque chose sur la nature humaine, mais je crois que ça en dit surtout beaucoup sur les moyens à disposition de chacun. Acheter sa chance ? Est-ce vraiment rentable ?)
Je suis certaine qu'il a adoré théoriser, spéculer, lire dans les feuilles de thé, mais c'est ma vie. Ce sont mes cicatrices.
Peu importe le nombre de cartes que je place entre moi et le monde, peu importe le nombre de mensonges que je débite, le nombre de vies que je vole, ça ne suffira jamais. Je n'échapperai jamais au fantôme dans le miroir.
Je ne lui échapperai jamais parce que je suis hanté par moi-même.
J'ignore pourquoi ça me bouleverse à ce point. Je suppose que... je croyais que personne ne voyait. Ou bien que tout le monde détournait le regard. Ou que ce n'était pas, eh bien ! si terrible.
Voilà comment on remporte la partie. Montrez-leur ce qu'ils veulent voir, laissez-les croire qu''ils vont gagner, laissez-les suivre le mouvement des cartes. Maintenez leur regard là où vous le souhaitez.