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Critique de Marie987654321



Une lecture fascinante relatant une expérience fascinante!

Dans les années 70, les auteurs, un couple de zoologistes américains, sont partis, sans aucun autre financement que celui provenant de la vente de leurs modestes biens personnels (au total 6000 dollars), pour le Botswana et plus précisément le désert du Kalahari. Ils voulaient, avec tout l'enthousiasme de leur jeunesse et de cette époque optimiste, explorer une zone encore inconnue, découvrir et observer le mode de vie des animaux du Kalahari et particulièrement des grands prédateurs, se faire tout petit pour s'intégrer à la vie animale et pouvoir les observer. Leur but était également de faire leurs preuves sur le terrain pour obtenir des financements des organismes de recherche et/ou de protection de l'environnement. Leur récit est éblouissant.

Ils s'installent au coeur de Deception Valley, à des heures de camion du premier village. Les premiers chapitres évoquent d'abord leur difficultés matérielles et leurs déboires de débutants : citernes inutilisables, camion qui chauffe en permanence, approvisionnement lointain, nourriture frugale ;
mais aussi l'éblouissement de leurs premiers contacts avec les chacals, les hyènes brunes et les lions qui viennent visiter leur modeste campement. Petit à petit, leur objectif est atteint : ils apprennent à se comporter face aux différentes espèces, et seront en quelque sorte acceptés, notamment par les lions d'un clan qu'ils baptisent la Blue Pride. Nous les suivons dans leur patient travail d'observation et de prises de notes, des nuits entières à tenter de suivre les hyènes brunes et les lions, leur principaux sujets d'étude. Ils font face au feu, aux sécheresses, aux températures extrêmes et aux pluies diluviennes. de temps en temps, un voyage de réapprovisionnement au village de Maun leur permet de retrouver quelques relations sociales.
Au fil des saisons et des années, ils s'installent davantage avec plus de moyens de matériel et l'assistance d'un Botswanais appellé Mox. Ils ont obtenu des financements. le récit nous permet alors de partager leur découverte sur les modes de vie de ces animaux, par exemple l'émouvante découverte de la nurserie des hyènes brunes, qui élèvent en communauté leurs rejetons.

Nous suivons aussi le lion Bones, qu'ils découvrent au début de leur séjour, dénutri et blessé et qu'ils décident de sauver malgré leur souhait de rester le plus neutre dans la vie des animaux sauvages. Bones devient le male dominant de la Blue Pride.

Vers la fin du récit, nous assistons à un basculement : plusieurs années de sécheresses se succèdent dans le Kalahari. Les grands herbivores ne reviennent pas, les prédateurs doivent chasser au long cours quittant la réserve et risquant d'être tués par des chasseurs de safari ou des fermiers soucieux de protéger leur troupeau. La sécheresse durant, les herbivores migrent pour accéder à l'eau des lacs mais les clôtures qui entourent les grands fermes empêchent l'accès à l'eau et les animaux meurent par milliers sous les yeux des deux chercheurs impuissants.

Ils vont dès lors chercher à mobiliser les pouvoirs publics, les organismes de recherches ou des mécènes pour sensibiliser sur le sort de ces animaux et la nécessité de trouver d'autres voies pour concilier activité humaine et préservation de la vie sauvage.

Au bout de 8 ans au Kalahari, ils décident de repartir malgré leur amour de cette terre : en restant ils ne peuvent rien faire pour améliorer les choses. C'est en publiant en parlant au décideur qu'ils pourront faire une différence.
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