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Critique de traversay


L'Usine mérite bien sa majuscule. C'est une vraie cité, immense et tentaculaire, qui possède ses propres restaurants, lignes de bus et autres facilités pour ses employés. Son activité ? Multisectorielle, semble t-il, mais à vrai dire, bien malin qui pourrait la définir. Hiroko Oyamada cultive l'étrange comme beaucoup d'autres écrivains japonais, Yôko Ogawa, par exemple, et cette allégorie sur l'aliénation du travail réussit parfaitement à mettre de l'inconfort dans la lecture, en brouillant les repères, y compris temporels. Trois narrateurs alternent, chacun d'entre eux salarié de l'Usine, embauché plus ou moins à contrecoeur et accomplissant des tâches invariablement absurdes et dont l'utilité pour leur entreprise reste énigmatique. L'humour d'Oyamada est noir, forcément, dans une atmosphère très sombre où la menace est symbolisée par la prolifération d'animaux, ragondins et cormorans, dont l'apathie semble se transmettre aux humains. On pense à La métamorphose de Kafka, dans cet univers oppressant qui finit par vaincre toute velléité de résistance. Les personnages du livre deviennent de plus en plus flou, ils ne sont plus que des ombres au service d'une tâche qu'ils ne comprennent pas, leur personnalité s'effaçant au fil du temps. le livre est fascinant mais c'est davantage son ambiance fantastique qui hypnotise plutôt que sa progression dramatique, assez aléatoire.

Un grand merci aux éditions Christian Bourgois et à la Masse critique de Babelio.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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