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Critique de som


Sentiment mi-figue, mi-raisin pour ce drôle de roman écrit en 1992 par Arto Paasilinna. L'histoire se déroule entre la fin du XXè siècle et l'année 2023, dans les forêts de l'est de la Finlande. Suivant les dernières volontés de son grand-père, ancien communiste et bouffeur de curés, Eemeli construit une église en bois pour le rachat de son âme. Autour de ce modeste édifice s'établit progressivement une petite communauté indépendante, affranchie de toutes règles, alors que le chaos menace la planète.
Passilinna nous livre, dans un premier temps, une épopée savoureuse, libertaire où une poignée de personnes tentent de construire un nouveau monde utopique, basé sur la communion avec la nature, la liberté individuelle et un hédonisme affirmé. On y retrouve sa verve, sa plume truculente souvent désopilante, un sens pointu de la formule et une critique ravageuse sur notre époque. L'auteur, mi-ogre, mi-nounours, nous entraîne dans un conte aussi féérique que politique où tous les aspects de notre monde libéral globalisé sont mis à bas.
Peu à peu, le récit oblique vers la science-fiction ou plutôt l'anticipation. Et c'est assez troublant, voire hallucinant, tant les évènements décrits sont devenus depuis, en partie, réalité pour un lecteur de 2013. L'apocalypse économique et nucléaire éclate, la 3ème guerre mondiale ravage la terre entière. Mais notre petite communauté résiste vaillamment, à l'instar d'un certain village gaulois. C'est là que le bât blesse, à mon goût. Voulant créer une nouvelle société plus libre, Eemeli, mine de rien, établit rien de moins qu'un clan structuré autour d'une église, d'une école et d'une milice. Comme idéal progressiste, on a vu mieux, d'autant que sa politique s'articule essentiellement autour d'un art consumé du repli sur soi. L'altérité est clairement un gros mot. Enfin, certaines situations ou remarques (peut-être pas prises au bon degré…), frisant la misogynie et le racisme, m'ont laissé un goût amer.
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