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Critique de Marcuyttendaele


Un très beau livre, touffu. Trois destins. Celui de Trotsky dans l'exil et la désespérance de l'homme qui voudrait encore être acteur, qui erre de Russie en Turquie, de Turquie en Norvège et de Norvège au Mexique et qui ne cesse de vouloir encore être acteur sans plus être capable de l'être, voyant sa famille décimée par les assassinats commandités par Staline et voyant ses soutiens l'abandonner. Il ne lui reste que l'écriture comme combat et sa femme comme ultime fidélité, nonobstant son aventure avec Frida Kalau. Il sait qu'inexorablement il a rendez-vous avec son assassinat. le destin de Ramon Mercader. Jeune communiste espagnol, manipulé par sa mère – légèrement incestueuse et trouble – et son mentor aux noms changeants. Homme malléable, façonné aux fins de devenir l'assassin de Trotski, allant jusqu'à, sous un nom d'emprunt d'un Belge, à vivre une relation « amoureuse » avec une femme qui le dégoûte mais qui lui permettra d'accéder au vieux. Puis ce sera 20 ans de prison au Mexique, une vie vide à Moscou avec la conscience aiguë d'avoir perdu sa vie dans une méprise dont il est plus victime encore qu'acteur. Celui du narrateur, l'homme qui a rencontré l'homme qui aimait les chiens sur une plage de la Havane et qui comprend progressivement que c'est bien Ramon Mercader vieillissant sinon mourant à qui il est confié d'en raconter l'histoire. Un narrateur qui se voulait écrivain et qui est devenu gardien d'une clinique vétérinaire avec une vie figée dans l'abolition des libertés (et l'homophobie) qui règne à Cuba. Bref, un grand roman sur la désillusion sans concession du communisme.
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