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Critique de Villebard


L'auteur tresse trois récits : celui du narrateur et son interlocuteur éponyme, Trotski et son assassin, Ramon Mercader. Ce gros livre fait revisiter l'histoire soviétique, la guerre d'Espagne avec les crimes staliniens du NKVD, la fuite de Trotski depuis son exil à Alma-Ata jusqu'au Mexique. Très documenté, le texte risque peut-être de lasser le lecteur, celui qui connait l'Histoire n'y apprendra rien, celui qui ne connait pas y verre trop de détails. Peut-être, mais tout se mérite ! Les personnages “annexesˮ ne sont pas sans intérêt pour donner un peu de vie au tragique de l'histoire. Sans indulgence, Padura peint l'aveuglement et la perversion idéologique des croyants communistes dont la religion a assassiné plus de personnes que la Sainte Inquisition. Trotski, Frère N° 2, comme on disait Chez Pol Pot, (Le N° 1 étant Lénine) a contribué à la mise en place du régime de terreur, dès le coup d'état bolchévique, bien avant que Frère Joseph prenne le relai avec le “succèsˮ que l'on sait. Hors l'Histoire proprement dite, l'auteur nous plonge dans les réflexions ou l'absence de réflexion des protagonistes pris dans le tourment idéologique de leurs croyances dans la parousie communiste, ou comment faire le bonheur des hommes, y compris contre leur volonté. Les personnages, les agents du NKVD, ceux qui ont survécu au goulag, revisitant leur passé et leurs crimes, restent au milieu du gué, ne cherchant même pas la rédemption, comme dans “Crime et châtimentˮ. La folie idéologique tient lieu à la fois d'excuse et de raison de leur vie, les deux indissociablement liées. Au-delà des événements, il s'agit d'une réflexion sur la responsabilité humaine que les circonstances ne sauraient oblitérer. Certains y ont échappé, lucides dès le début ou plus tard sur leur chemin de Damas personnel. Un livre à méditer pour éclairer les événements en cours et les idéologies à la mode. Idéologues rouges et verts, même combat.
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