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Critique de antigoneCH


Voici comment Emmanuelle Pagano explique le projet de ce roman, en quatrième de couverture...
"Il ne fallait pas parler de ma voisine, même dans son dos. Il ne fallait pas lui parler non plus. Elle n'avait pas demandé la permission d'être enceinte. D'ailleurs, elle faisait plein de choses sans autorisation. [...]
Je regardais le fils de ma voisine, tout de travers dans sa poussette, les orbites pleines de soleil, en me demandant quel interdit l'empêchait de bouger, de voir, d'entendre, de parler, de lever une main pour s'essuyer la bouche. Je regardais sa mère et je l'admirais en cachette. Je l'admirais d'avoir fait ça, un gosse défendu qui bavait et coinçait tout le ciel dans ses yeux. J'avais honte aussi parce que le pauvre. J'ai écrit cette histoire sans aucune autorisation, même pas la sienne, même pas celle de sa mère, juste pour dire en retard il est beau ton fils [...]."

Le tiroir à cheveux c'est cela, l'histoire d'une femme, "cette voisine" imagine-t-on, mère très jeune d'un enfant différent, Pierre, qui a à présent cinq ans.
Il est parfois difficile de comprendre cette femme/enfant/narratrice qui semble subir les évènements plus qu'elle ne les maîtrise, mère à nouveau d'un autre enfant, Titouan, presque par mégarde, sans y penser non plus cette fois-ci encore, trois ans plus tard. Difficile aussi, de ne pas lui trouver du courage, de ne pas porter avec elle le corps lourd de son enfant immobile dans les escaliers qui mènent à leur appartement, de ne pas fondre devant l'amour qu'elle met dans chacun de ses gestes, dans sa manière de leur passer la main dans les cheveux, de les laver, de les nourir. Alors, j'ai fondu, j'ai aimé l'écriture, et j'ai été touchée de reconnaître au détour des pages dans le portrait d'une petite voisine/lectrice celui de l'auteure...à moins que je ne me trompe ?


Lien : http://antigonehc.canalblog...
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