Un accident entre le monde et moi

J'aime chanter parce que c'est facile. Pas besoin d'instrument, de matériel, d'électricité : il suffit d'ouvrir la bouche et hop, ça fait de la musique.
Martin Page semble écrire comme ça : il pense, il prend un crayon et hop, ça fait de la poésie.
(Sauf que bien sûr, sans aucun doute il travaille plus que ça. C'est la différence entre moi et une chanteuse lyrique.)
En tout cas ses poèmes courts, quelques vers seulement, sans rime, sont extraordinairement touchants dans leur simplicité même. Par cet aspect ils rappellent un peu la poésie de Thomas Vinau ; avec une dimension plus sociale toutefois.
Martin Page écrit parce qu'il est triste ou parce qu'il est révolté.
Devant les violences faites aux femmes, il ne s'exclame pas "Mais moi je ne suis pas comme ça". Non, il écrit contre la violence et l'injustice, il s'exprime pour les personnes exploitées et bafouées, pour les enfants malheureux.
Il écrit contre le capitalisme, contre la société des plus forts. C'est une sorte de Philippe Poutou, mais poète.
Sa poésie parle de ceux qu'on appelle par chez moi "les pauv'treux".
Vous savez quel autre poète il m'a rappelé, qui en parle comme ça ? Simplement, avec des mots qui vont droit au coeur ? Eh bien… Bob Dylan.

Challenge Poévie