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A peine acheté, à peine terminé.

Ce premier recueil de poésie de Martin Page se lit très rapidement : de la poésie courte et accessible (ce mot n'est pas péjoratif, il est pour moi le contraire d'hermétique).
Il évoque le quotidien, cette routine qui est parfois pesante (tâches ménagères, cuisine), mais aussi des thèmes comme le racisme, les droits des LGBTQIA+, l'argent, la musique, et il se livre sur sa vie, ses doutes et peurs.
Je n'ai pas pu m'empêcher de penser au style de Thomas Vinau : de la poésie du quotidien qui va droit à l'essentiel et qui transmet des messages.

Ce style dépoussière la poésie.
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Un premier ouvrage de poésie est forcément un évènement pour un auteur, parfois il l'est aussi pour le lecteur. Martin Page, auteur de romans, essais et livres jeunesse, nous propose, publié par Bruno Doucey, Un accident entre le monde et moi.

"A défaut de douceur, ne nous restera-t-il que mélancolie ?" à écrit Seyhmus Dagtekin. Cette mélancolie, Martin Page l'a cuisiné avec un peu du sel de l'indignation, une louchée de dénonciation, rehaussée de la sauce aigre-douce de l'humour Une recette tellement touillée, goûtée, cuite et recuite qu'elle est devenue goûteuse à souhait.

L'auteur y porte un regard décalé sur l'inadaptation au monde qui nous entoure. Il observe "je regarde attentivement la vie pour qu'elle ne bouge pas" cette vie trépidante passée à courir, après l'argent, les paillettes, à chercher à s'imposer. Sur cette vie qui nous inflige blessures et désabusement devant ce monde mal parti "je fais quoi avec mon tournevis / pour empêcher le monde / de s'écrou / ler?"
Le quotidien banal, la réalité des vrais gens "les vrais héros ce sont les gens / qui n'ont pas les moyens / de se payer / des scénaristes et des producteurs".
"ils ont l'argent et le confort / ils ont le réseau et le soutien / [...] nous vaincrons en des endroits / où leur imagination ne pénètre pas"

Besoin de beauté, "d'amour et de mains tendues", de soin de soi, cocooning et papouilles qui font le plus grand bien au corps. de confiance en soi aussi. de la "soif d'idéal " de Souchon.

En tout cas, voilà un propos intelligent débarrassé de toute mièvrerie qui s'adresse à tous ceux qui comme l'auteur se sentent "bizarre et inadapté" en se posant trop de questions sans doute sur ce monde et sa propre place face à ses dérives
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Poésie du quotidien, chronique d'une vie parfois bien trop remplie, observations sur un monde où il peine à trouver sa place... le poète parvient sans mal à nous émouvoir en parlant de sa vie d'artiste dans un appartement nantais, entouré d'une compagne aimante et aimée, d'un fils à élever, de factures à régler. C'est tendre, et pourtant c'est plein de colère face à ce monde trop violent. C'est doux, et pourtant c'est une voix forte qui s'élève, pour affirmer sa présence à une place où on ne l'attend pas, mais qui est la sienne. C'est une peinture d'un monde qui ne facilite pas l'émergence de la beauté, mais peut-être que c'est ce qui rend la beauté encore plus belle.

Au journal Le Figaro qui fustigeait le prix Nobel attribué à Annie Ernaux parce que quand même, écrire sur un supermarché, est-ce que c'est vraiment digne d'un prix Nobel ? (Lisez Regarde les lumières mon amour, ça, et le reste, c'est tout à fait digne d'un prix Nobel). Au journal Le Figaro, donc, je veux répondre : oui, la poésie peut naître de l'évocation du U express dans lequel on va faire ses courses. La poésie peut naître d'une tasse de café, d'une pile de factures, d'un paquet de céréales. Martin Page nous le prouve avec brio, et sa plume répond parfaitement à tous ceux qui veulent croire que la littérature, ça doit parler de grandes choses, pas du quotidien. La littérature, ce ne sont pas des journalistes déconnectés qui la font. Ce sont des artistes qui luttent pour se faire entendre, au milieu d'un quotidien harassant. Comme Martin Page depuis son appartement nantais.

Ce recueil est à mettre dans toutes les mains, sur toutes les tables de chevet. C'est le livre parfait à lire au petit-déjeuner avant d'aller travailler et d'attaquer une journée harassante. C'est le prélude parfait pour se rappeler que la beauté c'est à nous de la trouver, de la créer.
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Martin Page, n'en est pas à ses débuts d'écriture. Il a déjà de nombreux ouvrages derrière lui. Et pourtant c'est sur celui-là que mes yeux se sont arrêtés. (Et mon coeur de lectrice également.)
Il aborde, avec une justesse incroyable et des mots si bien choisis, des sujets percutants. Des animaux, de la politique, les minorités, bref, tout ce qui fait notre monde y est évoqué en quelques pages, quelques phrases. Un livre qui résonnera très longtemps en mon âme de lectrice mais aussi en celle d'être humain. Car c'est bien plus que de la poésie, c'est une analyse, une chronique philosophique, des punchs lines surdimensionnées qui résonnent et rassemblent notre peuple !
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Martin Page écrit ici des vers engagés sur la vie quotidienne, notamment sur celui d'un père de famille. Il évoque à la fois les choses qui nous émeuvent et les différents combats actuels. En bref, une poésie engagée servie par une écriture vive et incisive. Une claque !
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La force de Martin Page tient en trois mots : il nous atteint !

Dans une poésie « post-it » où les poèmes ressemblent à autant de notes émanant du flux de pensées de leur auteur, l'écrivain - déjà confirmé - nous plonge avec une innocence désarmante dans le quotidien qui dérange et dans lequel chacun se reconnaîtra.

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« les promotions Super U sont importantes
quand la caissière décolle l'étiquette
et la pose sur le rebord
et que ça fait une euros en moins
sur mon ticket
c'est comme un pansement posé
une plaie apaisée »
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Âme naufragée et blessée, celui qui ne se présente pas comme un poète engagé l'est pourtant en dénonçant - l'air de rien - les thématiques de société qui agitent.

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« il y a un dieu
sans doute peut-être je ne sais pas
mais ce qui est sûr c'est qu'il y a des lesbiennes
des gays des non-binaires des trans
on sait qu'il y a des minoritaires »
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« Un accident entre le monde et moi » est un recueil à la tristesse heureuse et au parfum de révolte.
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