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Critique de Denis3


En trois mots : j'ai adoré.

C'est un monde perdu - a t-il jamais existé ? Un monde ou on est soi. Alors comme tout le monde est soi-même, ca se heurte, ca se repousse et ca se campe sur ses ergots. On s'apostrophe, on se défie, on se moque, on se toise... mais toujours avec le coeur sur la main. Et on se reconcilie - en est-il même besoin ? - autour d'un verre. Les coups de coeur alternent avec les coups de sang.

L'émotion la passion, le secret ... tout cela se tait, se murmure, se colporte et finalement se clâme au grand jour dans un Hiroshima de café. Et il y a de quoi. Les histoires de bêtes à cornes, les dots et les héritages, certaines naissances, les enterrements .... tous les drames, petits et grands de la vie y passent. Tout est bon, et tous sont avides de ce qu'on ne leur a pas encore dit.

Au milieu de tout cela, un secret. Oh, pas un comme les cornes majestueuses de Panisse - tout le monde le sait, même lui, le pauvre - non, un vrai secret. Un père aimerait que son fils reste près de lui. Une fille aime ce fils, qui l'aime aussi. Mais lui, il aime surtout...."l'Ailleurs". Et la voie vers l'Ailleurs, c'est la mer, c'est le port, c'est ce magnifique trois-mâts qui s'équipe avant une croisière jusqu'au fin fond de l'Orient. le secret, c'est qu'il étouffe dans le monde où il est né, même s'il l'aime passionnément. La fièvre monte en lui ...

Lycéen, j'ai vécu quelques années, non à Marseille mais à Nice. Moi qui venais du Nord, ou tout était si calme, si gris, si plat, même froid et humide, d'octobre à avril. Je débarquais au bord de la Méditerannée, une mer, un ciel d'azur ! Les Pins Parasol, les Alpilles ! Une cuisine épicée. Des gens qui avaient l'air si excités, si bruyants, si ... vivants. J'avais l'impression de passer du noir et blanc à la couleur.

Est que c'est cette sensation que je retrouve dans Pagnol ? le souvenir - idéalisé - d'un premier "Ailleurs" vécu il y a presqu'un demi siècle ? Devient-on nostalgique quand on vieillit ? C'est bien possible. En tous cas, je ne vais pas quitter Pagnol tout de suite.
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