- En fait, notre destin était de nous sauver l'un l'autre, lui ai-je dit.
Quand mon regard a croisé le sien, toujours solide et perçant, j'ai enfin compris que mes craintes étaient vaines. Qu'il soit ou non dans mon lit le lendemain matin, j'avais la réponse : Donovan était toujours avec moi. En fait, jamais il ne m'avait laissée seule.
Je me mordis la joue en essayant d’analyser ce que je ressentais devant cette nouvelle info. Mensonge. Je savais parfaitement ce que je ressentais. J'étais bien, très bien. Protégée, sécurisée et... aimée.
« – Je suis aussi fascinée que tu puisses être fasciné par « moi ». C’est une chose qui me trouble, qui me procure comme un sentiment de sécurité. J’en ai envie, je le recherche. Ca finit par m’exciter. (A ce moment-là, j’ouvris les yeux et le regardai.) Pas sexuellement, tu auras compris. En fait, si. Sexuellement aussi. Cela veut-il dire que je suis cinglée ? »
Soudain, le sol se déroba sous mes pieds, comme si on avait arraché le plancher d’un seul coup. J’ouvris grand la bouche, mais rien ne sortit. Pas un mot, pas le moindre son.
Il était là… avec cette satanée Sun, la femme la plus magnifique de la planète, et la seule chose que j’étais capable de faire, c’était de rester là, plantée comme une momie, à les regarder, totalement muette.
– Ce n’est pas ce que tu crois, dit Donovan en se levant avec précipitation.
La façon qu’il avait de cligner des yeux, d’éviter de me regarder franchement, et la lourde respiration qui s’ensuivit m’indiquèrent qu’il avait parfaitement compris la banalité de ce qu’il venait de dire. Il avait l’air totalement coincé.
Il lui aurait même décroché la lune s’il avait fallu.
Il savait tout sur elle. Il faisait attention à tout ce qui la concernait.