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Critique de Piatka


Piatka
19 septembre 2017
L'équation de départ de ce très beau et subtil roman est minimaliste : une mère et son fils ont trouvé refuge dans le désert à mille milles de toute terre habitée après une catastrophe dont on ignore à peu près tout. Leurs conditions de vie sont rudimentaires, et pourrait se résumer par cette phrase qui ouvre et clôt aussi le récit, comme un mantra :
« Le sable. le sable à perte de vue. Dans toutes les directions. Et au milieu de ce néant qui n'est que sable, un petit puits, deux palmiers, un potager minuscule et un appentis. Et moi sur le toit, essayant d'imaginer la pluie. »

Pour la mère, lien entre le monde « avant que tout change » et l'avenir qu'elle espère meilleur pour son fils Ionah, la transmission est essentielle. Elle lui enseigne la survie, mais aussi la noirceur des hommes avec lesquels il devra vivre un jour, elle n'en doute pas.
Seul après le décès de sa mère, Ionah compose avec l'implacable et enveloppant désert, la monotonie d'une vie immobile, accepte l'inconnu, frôle la mort, mais cette poétique fable d'apprentissage ne s'enlise jamais dans les replis d'une dune ou au fond du puits. On se surprend souvent à attendre de découvrir ce qui se trouve après la prochaine dune...l'aventure est prenante.

C'est sa très grande force, en plus de son caractère extrêmement attachant. L'auteur prend son temps pour égrener des tranches de vie, des rencontres, multipliant les clins d'oeil à l'autre fable universelle à laquelle on ne peut éviter de penser, celle où un renard répondait à un petit prince lui aussi égaré au milieu d'un désert : "L'essentiel est invisible pour les yeux".
Il nous invite donc aussi à ralentir, c'est bienfaisant, à réfléchir sur le sens de nos vies, c'est essentiel. Sa narration est rythmée en courts chapitres, resserrée autour d'un chemin semé de difficultés et d'espoir, le chemin de Ionah dont le nom signifie colombe en hébreu. Tout un symbole !

Un immense merci à Fanfanouche et TerrainsVagues, leurs magnifiques critiques m'ont permis d'ajouter une pépite à ma collection de romans cinq étoiles. Sans eux, probable que je n'aurais pas croisé la route de Ionah dans le désert.
"Le désert marque toujours un chemin, même si ce n'est pas celui qu'on veut prendre."
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