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Critique de CasusBelli


La bataille D Azincourt est l'une des plus célèbres de la guerre de Cent Ans, guerre qui opposa la France et l'Angleterre (Plantagenêts contre Capétiens), guerre qui en fait ne dura pas cent ans (1337 à 1453).
Une guerre longue mais qui bénéficia de longues périodes d'accalmies notamment à la faveur des succès de Charles V et de du Guesclin. le conflit, un temps apaisé, fut alors relancé par Henri V d'Angleterre qui, profitant de la folie de Charles VI, de la discorde des princes du sang et de la guerre entre Armagnacs et Bourguignons, résolut de conquérir le Royaume de France.
L'armée anglaise, forte de près de 10.000 hommes dont 6.000 archers, débarque en Normandie et entreprend le siège de la ville d'Harfleur qui ne tomba qu'au bout d'un mois (18 août – 22 septembre 1415).
Une résistance coûteuse qui oblige les anglais à renoncer à leurs projets d'invasion.
L'ost français qui a eu le temps de se constituer parvient à couper la retraite aux anglais près d'Azincourt le 24 octobre en fin de journée, une page importante de l'histoire de France va s'écrire, l'une des plus sombres.
Les deux armées campent sur leurs positions et se préparent à l'affrontement du lendemain. Une lourde pluie tombe toute la nuit, le champ de bataille, tout en longueur, est fortement détrempé, particulièrement côté français dans le bas de la colline.
Au matin du 25 octobre, bien que supérieure en nombre et notamment en cavalerie lourde, l'armée française va être désavantagée par le terrain boueux, les nombreux chevaliers en armure ne pourront jamais réaliser les charges qui auraient dû leur assurer la victoire. Très vite enlisés, ils vont faire de belles cibles pour les redoutables archers anglais retranchés derrière des pieux.
Plutôt que de patienter et attendre un moment plus favorable, les français "démontent" et cherchent avec obstination à aller au contact, ils vont précipiter leur défaite. le religieux de Saint-Denis dira dans sa chronique que les troupes françaises « marchaient dans la boue qui s'enfonçait jusqu'aux genoux. Ils étaient déjà vaincus par la fatigue avant même de rencontrer l'ennemi ».
Je ne rentrerai pas dans les détails du déroulement de cette bataille, ils sont très bien expliqués dans cet ouvrage.
Le fait le plus marquant fut le massacre de nombreux prisonniers français, c'est à dire d'une part importante de la noblesse de France, conséquence due à un moment de panique des anglais alors que la bataille était pour ainsi dire terminée. L'attaque des bagages anglais leur ayant fait croire qu'ils risquaient d'être attaqués à revers, Henri V ordonne l'exécution des prisonniers au grand dam de ses soldats qui voient s'envoler des promesses de rançon, une action peu glorieuse qui laissera une tache indélébile dans les mémoires.
Au total, les pertes totales des Anglais sont de 13 chevaliers (dont le duc d'York, petit-fils d'Édouard III, tué par le duc d'Alençon) et 600 simples soldats. Les Français perdent 6.000 chevaliers dont le connétable, et de nombreux grands seigneurs (dont quatre princes du sang et Édouard III de Bar), plusieurs ducs (Jean Ier d'Alençon). Charles d'Orléans, cinq comtes (dont Philippe de Bourgogne et le comte Robert de Marle), 90 barons et un millier d'autres chevaliers sont faits prisonniers. (Source Wikipédia)
Les français n'auront donc pas retenu les leçons De Crécy alors que le contexte était pourtant identique, il faut dire que l'arrogance était la même.
Il y aurait encore beaucoup à dire, notamment sur les conséquences directes et indirectes de cette bataille, comme le traité de Troyes qui sera signé peu de temps après, ou encore les leçons enfin apprises et mises en pratique qui relègueront le rôle de la chevalerie au second rang.
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