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Critique de MrAZ


MrAZ
14 février 2021
L'horreur est humaine...

Je vois des notes sévères sur ce livre. Probablement parce que les attentes sont grandes...D'après moi, c'est un très bon livre. Peut-être pas LE meilleur, mais par définition il ne peut y avoir qu'un seul meilleur livre...Si ça n'est pas celui-ci, LE chef d'oeuvre (supposé ou attendu) de Palahniuk ne doit cependant pas occulter les qualités de ses autres livres.

"À l'estomac" est bien un roman, un tout, et pas un recueil de nouvelles (c'est la fausse impression que j'avais eue en le feuilletant rapidement en librairie). Pour moi, ce n'est pas un simple accolage d'histoires qui rivalisent d'horreurs (physiques ou mentales). Ce sont des histoires dans l'histoire, comme la vie. Il s'agit d'un vrai portrait de société, certes outrancier, mais peut-être pas tant que ça!
Rien que dans ma rue, où il n'y a ni prison ni hôpital psychiatrique, je pense que certaines personnes auraient été sélectionnées au "casting" de Palahniuk.
La situation décrite ici est paroxystique et les "spécimens humains" particulièrement gratinés.
Cependant, cet ouvrage soulève des questions intéressantes sur les comportements humains. En particulier sur ces comportements que nous qualifions d'inhumains (mais qui sont l'exclusivité de l'humain).
Comment rendre des comportements "déviants" socialement acceptables, voire rentables? Que faire des épreuves que nous traversons, et si la question se pose, comment continuer à vivre? Etc.

J'admets qu'une semaine après, j'avais déjà complètement oublié "le final" du livre, ou sa morale, s'il y en a une. Je pense que l'essentiel de ce livre est dans son parcours, pas dans sa conclusion.

Au jeu des comparaisons, j'amène ma très humble contribution; j'ai pensé à une variation, fin de 2ème millénaire, sur le thème des "10 petits nègres" d'Agatha Christie! Pour le huis clos, et pour d'autres raisons que vous découvrirez. Heureuse coïncidence, l'une des acceptions françaises du mot "nègre" n'est-elle pas "écrivain dans l'ombre"? Un écrivain souterrain, mais qui aspire secrètement à la reconnaissance ou la célébrité.
Car ce livre parle aussi d'écriture. Les 1ers livres d'écrivains sont souvent autobiographiques. Ils se nourrissent souvent d'épisodes traumatiques personnels. Quelles sont les motivations avouées, secrètes ou inconscientes du travail d'écriture? Dans une autobiographie, il y a ce qui est dit, ce qui n'est pas dit, ce qui est déformé. Tout compte.

Comment défendre ce livre sans trop en parler (pour ceux qui ne l'ont pas encore lu)? Je me contenterai de ce petit auto-questionnaire:
-Est-ce que ce livre m'est tombé des mains? Non.
-Est ce qu'il a tout de même un peu glissé parfois? Jamais. C'est captivant, et non fascinant (pour ça, voir la réponse suivante)
-Suis-je un psychopathe qui se repait, se délecte de la douleur des autres? Il ne me semble pas.
-Est-ce que je conseillerais ce livre à un ami? Sûrement.

Dernier avertissement: il n'est pas exclus que vous ressentiez un certain dégoût tout de même...
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