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Critique de paulotlet


Voici donc la fin des aventures de John. Après 1500 pages de pérégrinations, de dangers et d'aventures, le lecteur espérait évidemment un dénouement heureux. Avec un château, du bonheur et un mariage ou quelque chose du genre. Et voici que ce gredin de Palliser nous offre une issue pleine de questions. Depuis 125 chapitres, l'auteur distillait des indices, des informations dont au cours des pages il était devenu évident qu'aucune n'était gratuite. Et puis, quand enfin les fils devaient être dénoués, il nous laisse avec un gros paquet d'incertitudes. Certes, les principaux aspects de l'intrigue trouvent une réponse mais c'est surtout au niveau du non dit, de ce qui a été effleuré, suggéré, des mystères qui semblaient bien cachés derrière les découvertes successives de John, que l'auteur nous laisse sur notre faim.

Et finalement, c'est très bien. Là où je m'attendais à un grand moment de cafard, pensez, quitter une telle saga après des heures de lecture ce n'est jamais anodin, je me suis trouvé ravi de l'incertitude à laquelle je me trouvais contraint de me résigner parce qu'elle laissait libre cours à ma propre interprétation. Imaginer l'avenir de John, donne en fait une vraie liberté au lecteur et, partant, une image saisissante de la vie dont jamais la suite n'est écrite.

J'avais commencé ma notule sur le premier volume en soulignant la conformité du travail de Palliser avec le roman victorien traditionnel. Je voyais dans ce Quinconce une manière de paraphraser avec brio les Dickens, Thackeray ou Collins. Il y a bien sûr de cela. La postface de l'auteur et cette fin pour le moins inattendue m'ont néanmoins amené à nuancer cette affirmation. Il y a quelque chose de moderne dans le roman, lié au fait que les descriptions sont volontiers crues, que les faits les plus immoraux sont suggérés dans un style plus direct, plus explicite que ne l'auraient fait les grands ancêtres. D'autre part, Palliser introduit une dimension non linéaire dans ce quinconce. John est amené sur de nombreuses pistes et ses déductions l'amènent à construire des hypothèses qui souvent s'effondrent, viennent à être nuancées, ou même prennent une signification tout autre que celle qui paraissait évidente. Et quant on attend avec impatience la mise en place finale, plusieurs questions restent en suspens. L'auteur se moque lorsqu'à l'exact milieu de l'oeuvre il fait détruire par un personnage quelques pages d'un carnet qui nous aurait tant informé. Ainsi va la vie. La vraie comme celle des héros de papier...
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