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Critique de candlemas


J'ai lu Mon nom et Rouge et ses 59 chapitres en 2002, au lendemain de sa parution en français et de sa reconnaissance comme Prix du meilleur livre étranger.

Je fus immédiatement conquis par la recette équilibrée de grand roman. A mi-chemin entre Dan Brown et Umberto Eco, Orhan Pamuk déploie sa trame policière en un temps et un lieu bien spécifiques. Il nous transporte à Istanbul, dans l'empire ottoman du XVIème siècle, et dans un quasi huis clos, celui des enlumineurs et miniaturistes du Nakkash-Hane, , l'atelier du sultan. Après avoir lu ce livre, avec quel plaisir me suis-je, 10 ans plus tard, replongé dans le climat de raffinement et d'intrigue du palais Topkapi lors de ma visite à Istanbul !

Ce fut aussi une découverte du talent narratif d'Orhan Pamuk, l'un des plus célèbres écrivains turcs, qui a reçu après ma lecture le prix nobel. Ce passionné de peinture, marié à une historienne, nous fait découvrir dans ce roman polyphonique la culture de son pays. Musulman engagé dans la défense des droits de l'homme en Turquie et ailleurs, dans un style à la fois dense et complexe, il tisse son roman de différents points de vue. Il expérimente aussi la rencontre, féconde, de la quête inquiète de sens du roman à l'occidentale -on pense à la mort à Venise ou à l'Amour au temps du Choléra- et du conte oriental -Neh Manzer, lu récemment-.

Orhan Pamuk n'est pourtant pas d'une lecture facile, et j'ai pour ma part dû renoncer à achever La Vie Nouvelle, entamé après Mon Nom est Rouge. L'avantage de ce dernier réside dans sa construction baroque : l'amateur de roman policier, celui d'Histoire, l'explorateur des palais ottomans ou le curieux de découvrir l'art des miniaturistes s'y retrouveront tout autant. L'intrigue amoureuse se déploie aussi à l'ombre de la Sublime Porte. L'art des miniaturistes entre d'ailleurs en résonance avec sa manière de conter, pleine de détails du quotidien, et donc très documentée.

Pour toutes ces raisons, bien que déçu depuis par l'auteur, je recommande sans hésiter ce roman comme son chef d'oeuvre. On referme le livre en ayant appris -et ressenti- une foultitude de choses sur ces lieux et cette époque de rencontre et de confrontation entre orient et occident -encore une fois, quelle magnifique introduction à la visite d'Instanbul !- ; et cela sans s'ennuyer : l'intrigue m'a tenu en haleine de bout en bout.










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