Dès le titre du premier chapitre “Je suis mon cadavre” j'ai été séduite par ce roman et ce sentiment n'est allé qu'en s'amplifiant au fur et à mesure de mon avancée dans ma lecture. Maintenant que je l'ai terminé, je peux affirmer que j'ai été conquise par ce livre qui réunit tous les éléments qui me charment que je m'attend à trouver à la lecture d'un policier historique qui plus est écrit par un prix Nobel.
Il s'agit d'un pavé dense de 750 pages qui, pendant plusieurs jours, m'a plongée dans la ville d'Istanbul à la fin du XVIème siècle et m'a fait partager l'univers de ses habitants et plus spécifiquement des peintres miniaturistes. L'intrigue policière mêlée à la culture ottomane se révèle très prenante et habilement construite.
J'ai particulièrement apprécié la narration alternée des différents personnages de l'histoire et leur façon de s'adresser directement au lecteur.
Pendant toute ma lecture je n'ai pas pu m'empêcher de rapprocher ce roman du célèbre
le nom de la rose d'
Umberto Eco : une intrigue policière dans un contexte historique avec des crimes violents qui touchent des personnes en lien avec des manuscrits (et donc la pensée) et des controverses sur l'hérésie ou non de certaines pratiques. On a également des digressions sur différents sujets. Une histoire qui est donc prétexte à un propos érudit et à des réflexions philosophiques, religieuses et métaphysiques très intéressantes. J'ai découvert un pan de la culture ottomane méconnu qui m'a donné envie d'en apprendre plus sur l'histoire de ce pays et de découvrir la ville d'Istanbul.
Une lecture exigeante mais qui m'a apporté une grande satisfaction intellectuelle.
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