Je ne peux m'empêcher de voir dans la succession des saisons le chemin de nos vies, la valse des événements, des émotions, des sentiment. Et dans nos vies, parfois, il est des périodes glacées qui nous paraissent définitives. Il est dans nos cœurs des hivers qui nous font douter du printemps. Des épreuves qui recouvrent tout espoir de jours meilleurs. Et pourtant, quelle que soit la difficulté, la vie continue à sourdre sous le couvert de la peine. La vie dans toute sa joie et sa beauté. Elle poindra toujours, un jour, perçant le manteau de la souffrance, assouplissant la croûte qui durcit le cœur. Car à l'hiver succède toujours le printemps.
(Anne-Dauphine Julliand)
La transmission est un processus incertain. Ce serait un tort de ne rien proposer de nos convictions à nos enfants par peur d'être rejetés ou surpris. Il faut accepter ce risque. Aujourd'hui, mes enfants ne partagent pas ma foi. Là où je pense avoir échoué, peut-être que, finalement, il leur reste quelque chose. Dans le ressentiment, l'aigreur, on ne transmet rien de bon sinon un certain cynisme qui tourne tout en dérision. Pour avoir le goût de transmettre, il faut aimer suffisamment ce qu'on a reçu, penser que la vie est féconde et mérite d'être vécue malgré les épreuves.
(Nathalie Sarthou-Lajus)