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Critique de ange77


《 L'inspiration est le bien le plus précieux dont un homme puisse se vanter. Sans elle, la vie ne vaut pas d'être vécue. 》


Ingénieux, magistral, addictif.
SUBLIME !


À mes yeux, l'auteur Bastien Pantalé excellait déjà dans le domaine de la SF - qu'il affectionne tout spécialement, bien qu'il touche un peu à tout - avec son cycle Ascendance (2 tomes parus : "Le baptême du Soleil" suivi de "L'Écho Primordial"), et j'avais beaucoup aimé son côté plus sensible dévoilé avec humour et humilité dans son témoignage "Un lézard sur le dos".
Dans le registre bien différent de Sublimation, l'artiste/écrivain sublime son Art - excusez du peu...

On notera que celui-ci s'est méticuleusement renseigné - façon Thilliez - sur les divers sujets abordés, comme pour ses autres romans par ailleurs, et l'on ne pourra qu'apprécier pareil dévouement.

En toute objectivité (car je suis loin d'être seule à penser ça), c'est une pure réussite.
J'ai a-do-ré !! Un véritable coup de coeur en ce qui me concerne.


Vous trouverez le résumé sur la page info du site (entre autres), mais je tiens à relever une phrase en particulier :
"Un thriller psychologique qui changera à jamais votre regard sur l'Art."
C'est le moins que l'on puisse en dire !

《 Ces individus ne méritent pas d'être qualifiés d'Hommes.
La société a tellement perverti leur nature humaine qu'ils ne reconnaissent même plus leurs fautes ; violences, trahisons, atteintes à la dignité, meurtres de masse au nom du profit, mensonges, pollutions... qu'inventeront-ils encore ? L'on devrait en faire des exemples. Oui, des martyrs ! (...)
Ces hommes et ces femmes doivent expier ; leur vie n'a été que saletés, leur mort sera sublimation... 》


L'immersion, quasi instantanée dans l'histoire, a été entière et riche en émotions.

L'empathie profonde qui transpire du récit se voit décuplée à chaque nouveau meurtre et ajoute à l'angoisse primale sous-jacente, vivement ressentie dès les premiers chapitres.
La curiosité - et l'admiration déconcertante, quasi malsaine - , qu'engendrent les différentes scènes de crimes, tant dans leur indéniable beauté que dans toute l'horreur qu'elles suscitent en réalité, nous étreint comme si nous y étions : on ressent avec force les sentiments contradictoires des principaux protagonistes et l'on se retrouve pris au piège d'un infernal engrenage au même titre que ces derniers - quels qu'ils soient...
Le jeu des personnages d'ailleurs, sonne on ne peut plus vrai, nous enjoignant à un intérêt plus vif encore. Loin d'être "parfaits dans la vraie vie", ils le deviennent pourtant ici, avec leurs défauts et leurs problèmes - et tout ce qui fait de nous des êtres humains - , sous une plume vive et intelligente qui nous les rend profondément attachants - car terriblement humains justement ; intenses, vivants et réalistes. Tout simplement.

D'aucuns trouveront peut-être à redire quant aux poncifs du genre émaillant l'histoire ; ce serait surtout passer totalement à côté d'une oeuvre éminemment originale et bien ficelée.

《 Sans parler de son goût pour l'Art, c'est une vocation, (...) toute sa volonté est tournée vers la création, la sublimation ; rien ne saurait l'interrompre. 》

Bastien Pantalé parvient à intégrer pleinement le lecteur à son oeuvre - pas aussi manichéenne qu'il n'y paraît - de façon plutôt subtile, presque intuitive, nous plaçant tour à tour sous l'égide d'un regard différent - l'on peut se retrouver aussi bien dans la peau du bourreau que dans celle de la victime, en passant par le duo d'enquêteurs extrêmement bien assortis.
L'écriture dense et alambiquée, reste agréable et glisse aisément au gré des mots de l'auteur bordelais. le décor, et d'avantage encore les descriptions qui nous en sont faites, comme pour les oeuvres d'art - particulièrement somptueuses - , nous plongent au coeur même de l'atmosphère délétère qui en sourde pourtant inexorablement.

Malgré cela, ce roman dit noir est paradoxalement rempli d'espoir, à mon sens. Si l'auteur fustige aisément notre société corrompue derrière un aspect policé, il est évident qu'il croit (encore) en l'Homme - et, de fait, en l'Art.

Est-ce l'homme qui sublime l'art, ou est-ce l'inverse ?

> Pour info, une petite définition de "Sublimation" :
(Littéraire)
Transformation des pulsions internes en des sentiments élevés, en de hautes valeurs morales ou esthétiques.


Tout ça, et plus encore, participe à l'ambiance prégnante de ce sombre thriller 'psycho-artistique' et confine - n'ayons pas peur des mots : - à la perfection.
À la Sublimation !


《 J'ai tué la bête, et on m'applaudit pour ça. 》


C'est une lecture partagée avec ma fidèle co-lectrice et amie, Siabelle, que je tiens à remercier ici pour nos sympathiques échanges, toujours aussi gais et intéressants - N'hésitez pas à aller voir son avis ;)


* En savoir plus sur l'auteur et ses livres ? C'est par ici :

https://www.facebook.com/bastienpantale/?ref=ts&fref=ts

https://www.amazon.fr/Bastien-Pantalé/e/B00LZ2OVJ8

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