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Citations sur L'horizon est en feu. Cinq poètes russes du XXe siècle (14)

Un homme malade se traînait …



Un homme malade se traînait sur la berge.
Une file de chariots rampait à ses côtés.

Les Tziganes roulaient vers la ville fumante ;
Des belles filles et des gars éméchés.

Et les blagues et les cris fusaient des chariots.
Et l’homme clopinait avec son baluchon.

Il suppliait de l’emmener jusqu’au village.
Une petite Tzigane lui a tendu sa main brune.

Il a couru vers elle clopinant tant et plus,
Et jeté dans le chariot son lourd baluchon.

Mais l’écume à la bouche, son cœur a lâché.
La Tzigane a hissé un mort dans son chariot.

La Tzigane a assis le mort à ses côtés,
Et il se balançait et tombait en avant.

Chantant la liberté, elle allait au village
Pour rendre à la femme son époux trépassé.


// Alexandre Blok
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LE SIECLE

... Pour délivrer l'âge captif,
Commencer un monde nouveau,
Que les degrés noueux des jours
Soient liés comme ceux de la flûte !
La vague ondule, c'est le siècle
Qui l'émeut d'une angoisse humaine.
Tapie dans l'herbe la vipère
Respire au rythme d'or du siècle...
(1923 - Ossip MANDELSTAM)
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Jardin d’été



Je veux aller dans ce jardin,
dans cette roseraie nonpareille
Où l’on voit des clôtures la plus belle,

Où les statues gardent mémoire
de la jeune fille que j’étais
Et moi, je les revois sous l’eau de la Neva.

Dans ce lieu caché, plein d’odeurs,
sous les tilleuls princiers,
Je crois entendre craquer
les mâts des vaisseaux.

Comme autrefois le cygne
traverse les siècles,
En extase devant la beauté de son double.

Par centaines de milliers, des pas
Dorment d’un sommeil de mort,
pas d’ennemis et d’amis,
Pas d’amis et d’ennemis.

Finira-t-il jamais, le cortège des ombres
Qui va du vase de granit
jusqu’à la porte du palais ?

Mes nuits blanches là-bas
se parlent, dans un murmure,
De quelqu’un qui savait aimer
secrètement, superbement.

Partout on voit briller la perle et le jaspe,
Mais un mystère dérobe
la source de la lumière.


// Anna Akhmatova
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L'AMOUR

C'est parfois un serpent magicien,
Lové près de ton cœur.
C'est parfois un pigeon qui roucoule,
Sur la fenêtre blanche.

C'est parfois sous le givre qui brille
La vision d'une fleur.
Mais il mène, en secret, à coup sûr,
Loin de la joie tranquille.

Il sait pleurer si doucement
Dans la prière du violon,
Il fait peur quand on le devine
Sur des lèvres que jamais on n'avait vues.
(1911)
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Une démesure dionysiaque, à l'opposé du classicisme apollinien d'Akhmatova. D'où en particulier, leurs lecturs si différentes de Pouchkine.
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L'extérieur de la vieille armoire,
et son intérieur aussi,
fait surgir dans ma mémoire
Notre-Dame de Paris.

Au creux de l'armoire, ténèbres.
Jamais plumeau ni surplis
n'y essuieront la poussière. D'elle-même
la chose, c'est la règle,

ne combat pas la poussière,
ne fronce pas le sourcil.
Car la poussière est la chair
du temps. La chair et le sang.
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Pour moi depuis quelques temps
je dors au milieu du jour.
C'est ma mort apparemment
qui m'éprouve.
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