Le mal et le bien sont quelquefois si intimement mêlés qu'il devient impossible de promouvoir l'un sans encourager l'autre .
La race humaine dispose des milliards d'individualités que nous sommes. Chacun de nous a son rôle à jouer, minime ou grandiose, effacé ou intense, et nous ne pouvons pas nous y soustraire. Le Hon-Dairen était le metteur en scène, et nous interprétions sa pièce. Le metteur en scène a changé de visage mais la race humaine demeure et nous continuerons à tenir notre rôle.
Sur Uyuni, les Zyis régnaient en maîtres absolus, se nourrissant indifféremment des mammifères, poissons et autres volatiles existant à l'état sauvage. Mais ils avaient toujours veillé à ne jamais abuser de leur supériorité pour décimer telle ou telle espèce, au contraire des humains [...] Aucune technologie mais une philosophie basée sur le respect de l'équilibre naturel, comprit le Patrice. Une race quantitativement faible mais qualitativement assez forte pour se dominer elle-même avec la plus extrême rigueur.
Ils traversèrent des salles silencieuses décorées de reliques saintes, de vêtements sacerdotaux et divers autres objets sacrés. Oleg s'était toujours posé la question de savoir quel dieu omnipotent, quelle entité on honorait en ces lieux. Depuis des millénaires, la religion, les religions étaient tombées en désuétude et leur pratique avec elles [...] Peut-être les pensionnaires de tels couvents n'aspiraient-ils en fait qu'au calme et au repos d'une existence cloîtrée à l'abri des tentations de la politique et du pouvoir.
En dépit de la disproportion en effectifs et en matériel, les indigènes avaient encore remporté une victoire...une victoire de guérilla, certes, mais une victoire tout de même, contre des adversaires pourvus en armes hautement sophistiquées. La sauvagerie avait eu raison de la technologie.
-A présent, Seigneur Kampaku, nous allons nous retirer et vous laisser consumer vos derniers instants en paix. Mais auparavant, nous avons tous les trois une question à vous poser : auquel d'entre nous confieriez-vous la succession au kampa ?
Une toux secoua la carcasse allongée sur le lit, et cette toux se voulait un rire [...]
En d'autres temps perdus dans les ténèbres d'un passé incommensurable, des généraux répondant aux noms de Perdiccas, Néarque, Ptolémée, Méléagre, Eumène, Séleucos et Antipas s'étaient penchés sur le chevet d'Alexandre le Grand et avaient prononcé la même interrogation. La réponse du Kampaku se confondit avec la réponse donnée dans le plus lointain des passés. Il murmura :
-Au plus fort.
Shonee Hon-dairen posa sa main sur le poignet de son père . Son visage souriait . Mais pas ses yeux .
-En l'absence d'une religion qui leur serve d'exutoire, les esprits les plus primaires ressuscitent cette antique croyance selon laquelle toute l'Humanité serait issue du même berceau...une planète idéalisée dissimulée quelque part dans la Sphère d'Influence.
-Une planète fantôme dans ce cas, dit brutalement Odovar. Dairen ne peut tolérer une telle hérésie : si la Terre existait, il y a longtemps que nous l'aurions trouvée.
La beauté est chose éternelle, songea le Hon-Dairen. Elle ne tient pas compte des individus ni des niveaux de civilisation. Elle est, tout simplement.
Les attitudes de l'homme dénoncent ses pensées aussi surement que les mots prononcés par sa bouche.