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Citations sur Deux Coréennes (18)

Alors que je me concentrais sur mes pas pour ne pas glisser et aussi pour oublier la peur, je me demandais combien d'âmes innocentes ce fleuve avait bien pu engloutir ; combien avaient réussi à traverser les vingt et quelques mètres de fleuve glacé pour atteindre la Chine ; combien avaient abandonné un père dans son lit, mourant avec un bol de riz froid à ses côtés.
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Par exemple, regarder un programme international à la télévision était un crime politique et l'accusé ainsi que sa famille devaient purger une peine au Camp de Prisonniers politiques. À vie.
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Il arrivait parfois que certains enfants fussent bannis de l'école - plus de scolarité possible pour eux pendant le restant de leur vie - si leurs grands-parents avaient critiqués Kim Il-sung dans le passé.
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L'histoire de Jihyun pourrait être la mienne. Elle a mon âge, parle ma langue, adore le kimchi et elle est coréenne. Elle s'est enfuie en Chine pour échapper à la dictature et protéger sa famille avant de trouver, il y a une dizaine d'années, refuge en Angleterre. Moi, je suis arrivée à Londres à la même période suite à un déplacement professionnel de mon mari et j'y suis restée. Je n'ai pas traversé le fleuve Tumen à la nage, ni confronté le désert de Mongolie comme l'a fait Jihyun, mais j'ai franchi beaucoup de frontières. A chaque fois, comme une tortue qui porte sa carapace, j'ai transporté mon identité de coréenne d'un pays à l'autre. Jihyun est du Nord, moi du Sud, mais il n'y a qu'une seule identité, nous sommes toutes les deux coréennes. Et cela suffit pour nous unir.
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Mon oncle était mort de faim, mon père agonisait et moi, je vivais comme un rat à creuser la terre pour nous trouver quelque chose à manger.

Comme une machine qui sort programmée de l'usine et qui à du mal à se "déprogrammer" je m'écoutais dire : C'est la faute de l'Occident ! C'est lui qui nous impose des sanctions ! Nous sommes un Etat socialiste, personne ne devrait mourir de faim !

Le ventre creux faisait ainsi sortir le loup des bois : le lavage de cerveau faisait à nouveau son travail malgré tout le mal que je me donnais à le combattre. Quelle arme puissante pour une population qui, par nécessité d'assurer son existence, devait se raccrocher à quelque chose pour justifier son sort.
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- Tu les as trouvé comment les premiers Sud-Coréens que tu as rencontrés en Angleterre ?

- J'ai été très surprise quand ils m'ont dit qu'ils pouvaient aller visiter des pays librement, qu'ils pouvaient aller vivre n'importe où ! En revanche, je n'ai pas réussi à me sentir proche d'eux tout de suite ; j'avais encore trop de haine en moi, haine que j'étais censé ressentir pour eux ... ce n'est pas facile de s'en défaire. En fait, pour tout te dire, je crois que tu es la première Sud-Coréenne à qui je fais confiance.

"Ne sommes-nous, après tout, rien d'autre que le produit de différences artificiellement créées ?"
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Lorsque le corps ne nous appartient plus, c'est l'âme qui nous guide. La mienne m'avait été fidèle, plus que jamais ; elle n'avait subi aucune atteinte et était restée intacte et pure. La seule salissure venait d'une trahison.
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Une rage profonde, froide et blanche, me dévorait. Je serrai les poings en me disant que j'affronterais tous les obstacles et les souffrances ; que rien ne me faisait peur et que je protégerais mon frère à n'importe quel prix.
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Le silence est parfois plus cruel que les mots les plus durs.
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Et ma pensée s'envole encore vers ce pays étrange où tous les rires sont faux, artificiels, un endroit où on est obligé de jouer la comédie pour ne pas mourir. Les gens sont affamés mais ils font semblant de ne manquer de rien ; les larmes ne sont pas permises sauf pour pleurer le Grand Leader. Pas étonnant qu'il n'y ait pas de révolution. Que la population ne se soulève jamais. À part le lien familial - et même ça, on le détruit -, il n'y a rien qui les unit, qui puisse créer le lien entre eux et les solidariser ! Le malheur seul n'est pas suffisant pour rassembler les humains, il faut quand même un peu de bonheur !
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