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Critique de Krissie78


« L'énigme des blancs-manteaux » est la première enquête de Nicolas le Floch. Orphelin, le jeune homme arrive de sa Bretagne natale, avec la recommandation de son parrain, qui l'a recueilli et élevé, et aborde la capitale et sa fonction de commissaire avec l'enthousiasme et la fougue de sa jeunesse. Mais lorsque son hôte, le commissaire Lardin, disparaît en pleine période de carnaval, Nicolas le Floch va se voir confier par le lieutenant général Sartine une mission plus délicate et plus politique qu'il n'y paraît.

Ce premier opus démarre assez lentement. Jean-François Parot prend le temps d'installer ses personnages, de dessiner l'atmosphère du Paris de 1761. La France est en paix mais les puissances étrangères et l'opposition au Roi Louis XV et à la Pompadour font peser la menace d'une guerre. On sent tout au long du roman la passion de l'auteur pour ce siècle. Les descriptions y sont minutieuses et englobent tous les sens. Si la personnalité de Nicolas le Floch domine le roman, le romancier fait aussi la part belle aux personnages secondaires : son adjoint et ange gardien Bourdeau, les serviteurs de la cuisinière au chauffeur, Samson le bourreau qui devient son médecin légiste, les collègues de la police, les amis dont un médecin de marine, les protecteurs, les mouches, ainsi que la gent féminine plus ou moins sous le charme de notre héros. Toute une galerie de personnages souvent hauts en couleurs.

On plonge avec délice dans cette époque, dans ce Paris boueux et puant, dans ces cuisines odorantes, dans ces repas variés qui vont du plus infâme bouiboui au plus raffiné des diners (l'art culinaire tient une grande place dans le récit). Si quelques détails ou récits historiques peuvent paraître superflus, Jean-François Parot nous donne à vivre un monde varié, du petit peuple miséreux aux ors de la cour, de la générosité ou la fourberie du peuple à la cupidité des riches.

Quant à la partie policière, le romancier réussit une belle entrée dans le domaine. L'enquête a des airs d'aventure. le presque trop parfait Nicolas le Floch ne sera pas ménagé. L'auteur multiplie les pistes, les intrigues, les hypothèses. Et c'est dans un final digne de Maigret que les pièces du puzzle se mettent en place.

Le tout est dit dans une écriture riche, qui fait revivre la langue du XVIIIe siècle. Dès cette première enquête on voit évoluer le jeune juriste. Confronté au crime et à la cupidité des individus il va murir, perdre certaines de ses illusions tout en gardant son humanité, et apprendre son métier avec le souci de la justice et de l'équité. En refermant ce premier tome on a déjà hâte de retrouver Nicolas le Floch dans une nouvelle enquête.
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