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Critique de Catilina38


L'exigence graphique du catalogue de cet 嶮iteur est importante et quand on regarde ce Vampire de Barcelone, avec une pr嶨ace, une introduction, un 廧ilogue, une conclusion (le tout illustr de journaux d'廧oque dans une tr鋊 bonne d嶨inition), un cahier graphique et la premi鋨e BD r嶧lis嶪, en 1912 sur l'histoire de la Vampire de Barcelone, on ne peut qu'皻re 幨ogieux. Cela participe grandement l'appr嶰iation g幯廨ale sur l'album et l'immersion du lecteur.

En 1912 toute la ville de Barcelone est en effervescence apr鋊 la disparition d'une fillette dans le quartier populaire d'El Raval. Tr鋊 vite l'enqu皻e r憝鋩e une affaire qui n'a rien de banale et semble impliquer des personnalit廥 de la haute soci彋 catalane. Entre la personnalit de la suspecte, surnomm嶪 "Vampire" et les difficult廥 de l'avanc嶪 de l'enqu皻e, le juge Fernando de Prat voit son professionnalisme mis rude 廧reuve...

La Vampire de Barcelone intrigue par son titre et une couverture qui fait penser l'orphelinat du film Les trois brigands. La qualit des encrages (comme souvent chez les dessinateurs espagnols) et des couleurs saute aux yeux d鋊 cette premi鋨e image au design 幨嶲ant. Les auteurs nous proposent une v廨itable enqu皻e polici鋨e dont le suspens ne portera pas sur l'identit du criminel (la fameuse vampire sera arr皻嶪 d鋊 les premi鋨es pages) mais bien sur la mise au jour d'une machination dont on ne sait si le plus horrible est les actes de la criminelle ou le cynisme des dignitaires qui couvrent ses agissements. La m嶰anique du sc幯ario est la classique d嶰ouverte d'幨幦ents successifs, reprenant les confrontations entre juge d'instruction et suspecte, d嶰ouverte d'indices, intervention de tiers mal嶨iques etc. Mais l'on sent que nous avons surtout affaire une chronique de l'廧oque, des moeurs de l'Espagne d'avant Guerre, une soci彋 corset嶪 dans ses classes sociales et des puissants qui se croient tout permis, y compris le plus flagrant viol de la morale chr彋ienne et sociale. Ce qui fascine c'est, comme dans tous les documentaires, la confrontation de la BD avec les documents d'廧oque, le fait de savoir que ces 憝鋝ements se sont vraiment pass廥.

La lecture ne garde pas moins l'aspect thriller avec une machination tr鋊 efficace mesure que le juge de Prat d嶰ouvre les protection dont jouit Enriqueta Marti, qu'il se fait agresser et que les pi鋃es conviction disparaissent. Nous avons ainsi tout le long ce qui fait le sel des films dossier avec des officiers id嶧listes bataillant avec la proc嶮ure malgr des preuves qui devraient condamner l'auteur du rapt tr鋊 rapidement. le rythme n'est pas entrecoup de coups de th殪tres mais plut矌 constitu d'une certaine lin嶧rit dans la progression de l'enqu皻e. Une sorte de tableau criminel o l'on se demande chaque 憝鋝ement si les v廨itables commanditaires historiques sont all廥 si loin ou si les auteurs ont pris des libert廥. Les textes des annexes nous indiquent que le sujet a 彋 relativement bien trait outre-Pyr幯嶪s dans la litt廨ature et que la BD est bien rest嶪 au plus pr鋊 des 幨幦ents connus, appuy嶪 sur une documentation assez abondante d鋊 les premi鋨es semaines des 憝鋝ements. Totalement inconnu de par chez nous, on imagine n嶧nmoins les cas similaires qui se sont produits dans l'histoire criminelle de notre pays au d嶵ut du XX si鋃le.

L'album nous permet de d嶰ouvrir 嶲alement un dessinateur (Jandro Gonzalez) de grande qualit, qui nous rappelle Jordi Lafebre et dont ce premier album BD en France laisse pr廥ager de tr鋊 belle choses s'il devait continuer dans l'illustration album tant son talent, notamment dans les encrages et l'expressivit des visages, s'彋end du r嶧liste-glauque au comique. le rendu des espaces (essentiellement huis-clos), la dynamique des cadrages et une colorisation tr鋊 幨嶲ante en font un bon repr廥entant de l'嶰ole hispanique, style que j'adore et qui montre une qualit technique et esth彋ique redoutable depuis quelques ann嶪s dans la BD franco-belge.

Cet album est une 彋onnante surprise de professionnalisme qui montre l'ambition croissante de ce petit 嶮iteur alsacien qui semble se sp嶰ialiser pour l'instant dans les auteurs espagnols et italiens. L'alliance de beaux dessins expressifs, d'une documentation de qualit et d'un sc幯ario efficaces font que ce sujet inconnu qui n'avait pas vocation int廨esser outre Espagne deviens une BD grand public qui rend curieux et montre que bien trait tout sujet est passionnant.
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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