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Critique de Yunyun


188 mètres sous Berlin est le premier roman traduit de la langue polonaise que je lis.

Ce thriller n'est pas une histoire mais des histoires parmi L Histoire. Tout commence lorsque Klaus reçoit une visite d'étranges visiteurs, qui se solde par une fuite ; ou plutôt, par son assassinat. La disparition de Klaus marque la fin de l'introduction et le narrateur change. Il en sera ainsi pour chaque nouveau chapitre. Ainsi nous prenons place à coté de Peter, un ami de Klaus, qui cherche à découvrir pourquoi Klaus s'est fait assassiner alors que l'Allemagne n'est plus en guerre et que plus personne ne prête attention au passé. Dans un premier temps, j'ai été quelque peu déstabilisée par cette narration. Nous rencontrons un vieil ami de Klaus, sans savoir de quelle période de sa vie il s'agir, introduisant ainsi de nouveaux personnages. Il m'a fallu quelques pages pour m'y habituer. Mais une fois ce moment flou passé, j'ai été prise dans les récits des amis de Klaus. Il s'agit là du point fort du roman : le changement de narration nous capte et nous amène dans la vie de ce nouveau personnage. Les investigations de Peter sur la mort de Klaus nous projette en pleine Guerre Froide, de la chute du 3ième Reich à celle du Mur. le destin de la ville de Berlin est intimement lié à celles des huit personnages qu'on découvre. de plus, tous les personnages ont un lien entre eux. Je ne citerai pas les noms des huit protagonistes pour ne pas gâcher ce plaisir au lecteur.

Sans dévoiler l'intrigue, 188 mètres sous Berlin est un puzzle où peu à peu la vie est impactée par la Guerre Froide. Cette distension entre le bloc de l'Est et de l'Ouest déchire également les personnages. de plus, le fait que la narration réside entre seulement ces huit personnages renforce l'oppression de l'histoire et celle de Klaus, passeur clandestin entre la RFA et la RDA grâce au tunnel qu'il a construit avec ses amis.

L'auteur, Magdalena Parys, reconnait elle-même à la fin du livre qu'une partie de l'histoire sur le tunnel est vrai car un tunnel a réellement existé à Berlin. Mais il ne s'agit pas de celui du roman. Toutefois, on peut se demander jusqu'à quel point ce livre est aussi l'histoire de Magdalena Parys car l'un des personnages porte son prénom. Chaque personnage est attachant et porte sa propre musique, sa propre couleur. le récit de chaque personnage porte une couleur différente, selon leurs origines : allemande ou polonaise, ou ce qu'ils ont vécu : invasion de l'URSS ou la jeunesse hitlérienne. Cette attention à l'écriture, ainsi que le style fluide de la plume de Magdalena Parys fait qu'on ne décroche pas de l'histoire. On a envie de découvrir leur destin ainsi que celui de Berlin.

Un thriller passionnant que l'on lit d'une traite dès qu'on a commencé les premières pages et dont on prend plaisir de relire des chapitres pour mieux comprendre les interactions ou les petites remarques des protagonistes.

Une très belle découverte ! Je remercie les éditions Agullo et Babelio pour cette lecture grâce à la masse critique.

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