A l'occasion du festival des littératures du monde : "L'usage du monde" organisé par Lettres du monde, rencontre avec Magdalena Parys autour de son ouvrage "Le magicien" aux éditions Agullo.
Prix de littérature de l'Union européenne.
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Mais de l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas.
La vie peut être parfois tellement tordue qu'on y comprend pas grand chose. Mieux vaut donc ne pas trop réfléchir, mais en profiter, écouter des chansons agréables et toujours choisir les solutions les plus simples.
Les faits :
En 2010, à l'Office fédéral allemand en charge des archives de la Stasi, près de six kilomètres de rayonnages ont disparu (vingt millions de pages).
On estime que pendant la période du rideau de fer, près de quatre mille cinq cents personnes du bloc de l'Est ont essayé de fuir à l'Ouest par la frontière bulgare.
Près d'une centaine y ont perdu la vie. (p. 9)
Un idiot c'est toujours mieux qu'un lâche.
- Les Tsiganes ? tonna-t-il.
- Les gens qui habitent ici, retorqua tranquillement le Blond.
- Officiellement, personne n'habite ici.
- Mais non on y vivent quelques centaines de personnes. (p. 56-57)
Nous ne pouvions faire confiance qu’à nous-mêmes. Il s’agissait de la vie de plusieurs personnes. Creuser si près du but, ouvrir une brèche dans une cave, cela exigeait des nerfs d’acier.

On peut frapper avec une matraque, on peut tuer avec une matraque sans même s'en rendre compte, car la matraque détruit les muscles, mais ne laisse pas de traces. A moins de frapper au visage. Voilà pourquoi, dans le chaos général qui régnait en bas, l'étudiant gisant dans une mare de sang et que Gerhard s'obstinait avec tant d'acharnement à photographiait, attirait l'attention. La police avait déjà établi un cordon autour de lui. Au milieu des uniformes, on voyait un groupe d'étudiants avec des brassards blancs. Ils tentaient en vain de repousser le mur policier. J'ai senti combien tout cela était grotesque. Sans doute Gerhard pensa-t-il la même chose, car quelques secondes plus tard, il reposa son appareil et j'ai entendu son murmure étouffé :
- Scheisse! Mais où est-ce qu'on est ?
C'est exactement ce qu'il a dit : "Scheisse! Mais où est-ce qu'on est ?".
De loin nous parvenait les hurlements des sirènes. C'est à cause d'elles, peut-être, que la police s'est écartée ? Les manifestants couraient vers le garçon blessé, tandis que Gerhard prenait des photos. Je me suis dit alors qu'il était un photographe, et rien d'autre. Et peu importe les circonstances, il se ferait tuer pour une photo !

Gerhard fit semblant d’être surpris.
— Mais, au fait, qu’est-ce qui vous fait croire qu’il s’agit précisément de Boszewski ? demanda l’officier en le scrutant d’un regard interrogateur.
— Et vous, qu’est-ce qui vous fait croire qu’il existe des documents secrets concernant précisément Boszewski ? dit Gerhard en lui retournant la question.
— La plupart des informations sur les personnes tuées au cours d’une évasion se trouvent là-bas. Ici, nous n’avons plus grand-chose. Dans nos archives, il ne figure rien au sujet de cet homme, répéta-t-il en esquissant un sourire qui dévoila des dents d’une blancheur incroyable.
— Très intéressant ! remarqua Gerhard. Vous confirmez donc que la personne sur la photo a bien été tuée lors d’une tentative d’évasion ?
— Simple supposition, je n’en sais rien. C’est vous-même qui l’avez dit.
— Non, je n’ai rien dit de tel…
— Vous permettez donc que je garde cette photo pour confirmer ou pas cette supposition ? Nous vous contacterons par courrier. Je suis désolé. Vous vous êtes déplacé pour rien.
Il se leva et tendit la main à Gerhard, coupant court à la conversation.
— Je préfère la garder.
— Faites-moi confiance, dit l’officier en baissant la voix.
Allongé sur son lit d’hôtel, Gerhard sentait revenir les symptômes de sa maladie coronarienne. Il ne fallait pas les négliger, il devrait s’occuper plus sérieusement de sa santé. Il ne se souvenait plus s’il avait pris ses comprimés. Mais oui, bien sûr, il les avait pris, comme toujours. Son rythme cardiaque accéléré et sa tension élevée l’avaient cependant troublé. Il essaya de respirer plus calmement et de penser à des choses agréables. Au bout d’un quart d’heure, il se leva pour chercher un médicament qu’il ne prenait que très rarement, dans des situations exceptionnelles. La dernière fois, c’était une semaine auparavant. Le jour où Krystyna avait quitté la maison sans un mot.
La division entre l'Est et l'Ouest a toujours existé et existera toujours, et ce n'est pas toute cette agitation qui y mettra fin, avait déclaré grand-père Léo en observant la foule en liesse qui avait envahi le mur.
p. 206