Matt Wyatt regardait tristement par la fenêtre ruisselante. Le train n'arriverait pas avant une heure ou deux ; n'en eût-il tenu qu'à lui, il ne fût jamais arrivé. Car son entrée en gare donnerait le signal d'un déferlement de violence comme n'en avait jamais connu encore cette région du Nouveau-Mexique.
Elle déclencherait une guerre, limitée peut-être, comme il en allait de la plupart des guerres, mais bien assez grave à son gré comme à celui, d'ailleurs, du colonel Lafferty.
Une guerre insurrectionnelle, songeait amèrement Matt, une guerre qui, finalement, réduirait le colonel à ses véritables dimensions et détruirait ce qu'il restait de lui, de la même façon que la foudre anéantissait tout ce sur quoi elle s'abattait.