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Critique de SamDLit


* * * L'Inspecteur Harry, Séquence Nostalgie * * *
- 1971, Harry Callahan, ce flic réputé pour ses méthodes peu orthodoxes et expéditives, pour son franc-parler, +/- droit dans ses bottes, est interprété et réalisé par Clint Eastwood, 1971 - 1983, dans une saga hyper musclée 'made US', vous vous rappelez ?

- 2021, 19 août : Dring, le téléphone. Allo ? Un psychopathe au bout du fil.
L'inspecteur Harry est de retour: Surprise ! 50 ans plus tard et c'est une FEMME - évolution des moeurs, de la parité, époques ?
Et oui, l'Inspecteur Harry, c'est Harriet Blue, surnommée Harry. Elle est tout aussi 'borderline' que Callahan et surtout, elle est très, mais très en colère.

Clair, simple, efficace.
Clap Action 3

- Petit récap des épisodes précédents, comme dans toutes les séries -

Harry (Harriet, baptême prénom) revient du Bush, Sud - S.O. australien pour les distraits sans GPS, où elle avait été exilée à plusieurs reprises.
Soit elle était trop proche de l'assassin présumé, Sam, son frère, coupable ?! lors de ses premières enquêtes dans 1. Plus Jamais, où elle y officiait en novice es crimes sexuels sévices.
Soit elle frappait un procureur, obtus et de mauvaise foi, dans ses secondes aventures tout en jouant avec un psychopathe à 2. Pile ou Face, et double enquête: le procès de son frère, Sam; une population secte pas très claire.

Avec 3. Tu Mens ? Tu Meurs ! Harry ne va pas lui laisser le choix à ce psychopathe de Banks qui a eu la peau de son frère Sam, injustement accusé du meurtre sadique de 3 étudiantes et qu'elle n'avait pas réussi à innocenter avant qu'il ne meure en prison.

Déchaînée, rouge colère, rouge vengeance, peu importe qu'elle fasse encore partie de la police, Harry/Harriet, de toute façon vu son comportement incontrôlable, ils sont tous à ses trousses, les flics aussi, elle aura la peau de celui qui est responsable du décès de Sam, son frère !

C'est à cause d'eux, de la justice aveugle, des policiers incompétents, des menteurs pathologiques et surtout de Banks, ce tueur psychopathe, qu'il est mort en prison. On ne pardonne pas aux assassins d'un frère.

Depuis ses tous premiers pas dans la police, Harry a pris de la bouteille, elle sait se battre et elle peut toujours compter sur ses ex co-équipiers, enfin sur les rescapés, sur les fiables, que ce soit Whitt ou Tox; sur le Vieux aussi, pour lui filer un "discret" coup de main.

[Entre nous, elle en a de la chance, des collègues comme ça, on tuerait presque pour avoir les mêmes au bureau, enfin presque.]

Du sang, de l'hémoglobine, un peu, beaucoup de victimes -- dès le départ. Comme dans un bon film d'action, ça commence fort et ça continue au même rythme.


Dring, le téléphone. Allo ? Un psychopathe à l'appareil. C'est Banks
(moi à sa place, j'aurais pas répondu, bon, j'y étais pas, donc ---)

Et le jeu du chat et de la souris peut commencer
Qui est le chat, qui est la souris ? Harry ? Banks ? Les autres flics ?

Nous nous lançons avec Harry à la poursuite du psychopathe, de l'affreux Regan Banks, responsable de nouveaux crimes odieux, alors que les flics, eux, se lancent à la poursuite d'Harry.
Tout le monde suit ?

Une histoire à l'américaine, digne d'un film d'action sans temps morts (enfin, tout dépend de ce qu'on entend par morts) et qui se termine par
---- A SUIVRE ---- Oh ?!

Du simple, du direct, de l'efficace. Très US
Des longueurs, quelques pages de trop peut-être, Bof ?!

--- Bof ? enfin pas tout à fait car

L'originalité derrière cette intrigue uniquement actions et violences apparences, bas les masques, grattez les strates, et classique blockbuster US, c'est qu'il y a un plus, un petit bonus - enfin, selon moi -

Derrière ces grosses ficelles d'un genre hyper connu, très typé américain, derrière tous les adultes de cette histoire : Harry (Harriet), la flic borderline, Sam, le frère accusé, emprisonné et décédé, Regan Banks, le psychopathe sociopathe de sévices et d'autres encore, une psy un peu braque, quelques anciennes victimes qui s'en sont sorties sauvées par Harry et son équipe, etc...

Et bien, derrière toutes ces grandes personnes, dans ce troisième volet, nous retrouvons aussi,
tous les Harriet (Harry), Sam, Regan, et autres ,...

--- (en version) enfants ,... victimes des sévices de leurs parents, proches, adultes, placés, transférés de familles d'accueil en familles d'accueil, et leur parcours personnel à chacun. "Les fameux dossiers sous scellés".

"J'avais entendu mon lot d'histoires horribles à l'époque où je vivais en famille d'accueil. Des incidents violents, survenus soudainement, à la suite desquels on confisquait d'office les enfants à leurs parents ; ou encore la découverte d'un environnement familial délétère, avec le même résultat final. J'avais vu des gamins couverts de cicatrices circulaires, semblables
aux taches d'un léopard, infligées par des parents sous l'emprise de la drogue qui s'amusaient à éteindre leurs mégots à même la peau de leurs petits. J'avais entendu les récits de ceux que l'on confiait à des grands-parents abusifs, que leurs parents retrouvaient définitivement changés à leur retour, terrifiés et meurtris, tandis que les grands-parents niaient tout en bloc. J'avais connu des mômes qui avaient assisté au meurtre de leur mère par leur père, ou vice versa.
Je le savais pour les avoir entendus se confier dans un murmure, le soir dans un dortoir."


Parmi ces enfants et ados, certains se sont tournés vers la lumière des quelques rares soleils rencontrés en chemin et ont réussi vaille que vaille à continuer leur vie avec leurs failles, leurs forces, leurs doutes, comme Harry, Sam, ....

tandis que d'autres ont plongé encore plus profond, encore plus noir, ne réussissant pas à attraper au vol cette main tendue; la refusant ou ne la comprenant pas.

— Je suis né comme ça. Mes parents étaient des gens formidables. Ils n'ont rien fait pour mériter le sort que je leur ai infligé. C'est ma nature profonde.

Il l'avait longuement regardée ce matin-là en essayant désespérément d'éprouver un sentiment de gentillesse, de trouver sa mère gentille, de se persuader qu'il était lui-même un gentil garçon. En vain. Il avait eu beau fouiller au fond de son âme, il n'y avait pas trouvé trace de gentillesse. Rien qu'un immense vide dans la poitrine, une cage dénudée prête à accueillir la vie.
— Elle me posait constamment la question : « Tu ne m'aimes donc pas ? », et je lui répondais infailliblement par la négative. C'était la vérité.

Toute ma vie, on m'a appris à dissimuler la noirceur de mon âme.
Je me suis construit une carapace, couche après couche. Les services sociaux ont tenté de m'aider. de cacher tout ce que je recèle de mal en moi en me donnant des amis, en me proposant des activités, en me confiant à des familles d'adoption."

C'est donc finalement à cet inévitable débat entre eux et eux-mêmes, à cette bataille personnelle qu'ils mènent avec leurs démons intérieurs, résultats souvent de cette enfance de M--de, d'un côté et à la lutte contre les vrais et irrécupérables psychopathes sociopathes, étonnants, de l'autre, que nous assistons dans

TU MENS ? TU MEURS ! 19 août 2021 aux Éditions de l'Archipel
que je remercie pour ce voyage australien via NetGalley et Mylène


Ps: Même si vous n'avez pas lu les précédents opus, rien ne vous empêche de prendre "la série" au vol, les personnages sont suffisamment dessinés par le duo d'auteurs, qui a du métier, que pour comprendre tout de suite ou presque à qui vous avez à faire et les antécédents de chacun.


Cette lecture a fait son job et j'ai pris plaisir à la lire cette Harry qui aimait son grand frère, et à découvrir aussi dans les coulisses les enfances de tous ces petits oubliés traumatisés par leurs merveilleux parents, parité respectée: mère, père, drogués, pervers, --- et les quelques accueillants qui ont fait de leur mieux pour leur redonner le sourire à ces dossiers scellés.


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