Autant dire qu'il est difficile d'échapper à cette bretonnitude implacable, mais si sympathique ! Elle laisse échapper quelques bonnes odeurs de goémons que la mer apporte ou de vaches qui paissent encore dans ses champs, un peu de vent et de pluie pour mieux apprécier des paysages aussi changeants que les lumières. Si vous appartenez à l'un ou l'autre de ces groupes, ce livre est fait pour vous, guide improbable d'une histoire vécue ou à peine perçue. Si ce n'est pas votre cas, jetez un coup d'oeil avant de passer votre chemin, et laissez-vous à fredonner cet autre refrain pastiche «C'est pas l'homme qui prend la Bretagne, c'est la Bretagne qui prend l'homme». Et à l'instar d'un chanteur contemporain, peut-être que mardi... ou un autre jour deviendrez-vous aussi Breton de coeur ?
On arrive ainsi à près de quinze millions de Bretons appartenant à ce qu'il faut bien appeler la diaspora bretonne, une dénomination très signifiante. Mais le compte n'y est toujours pas pour retrouver nos huit Français sur dix, même s'il convient d'accueillir ces évaluations sommaires avec les précautions d'usage. C'est qu'il faut les chercher dans cette grande famille des Bretons de coeur ! Vous le savez bien, il n'y a pas que le sang familial ou le lieu de vie qui compte : ils sont plusieurs millions encore, tous ceux qui aiment également la Bretagne pour le seul plaisir de la visiter, en touriste ou pour le travail, ou parfois seulement d'en rêver le temps d'une fête celtique ou... d'un simple refrain.