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Critique de evascardapelle


La Vie Princière c'est l'histoire d'une rencontre aussi éphémère qu'elle est intense. Un homme, le narrateur, et une femme, L..., se croisent lors d'un séminaire dans un domaine en pleine campagne. Elle a quelqu'un dans sa vie. Il n'a personne.
Le récit est court. Il prend la forme d'une lettre adressée à L... quelques jours après le séminaire.
Quelques pages pour narrer l'indiscible. La rencontre. Celle de deux êtres qui, immédiatement, ont envie de passer du temps ensemble : s'écouter, discuter, se regarder, se promener, manger. Peu importe. Le tout est d'être ensemble.
Marc Pautrel décrit le désir terrible et magnifique qu'on éprouve pour celui ou celle qui par son unique présence éveille tous nos sens, éclipse les autres, stoppe le temps, fait valser d'autres possibles.
Les protagonistes se tiennent l'un à côté de l'autre. L'un en face de l'autre. Et l'espace entre eux est une zone brulante dans laquelle personne ne peut s'interposer. C'est une zone de haute tension. L'électricité est presque palpable pour eux et inappréhendable pour les autres, sur la touche.
Le désir n'est pas physique. Il est au delà. Il est d'absorber l'autre, non pour le détruire ou l'écraser mais pour le sublimer encore plus, pour le porter encore plus haut, encore plus loin. Pour le ressentir pleinement. Pour goûter pleinement à tout son être. Pour en savourer et adorer chaque membre, chaque organe.
Dans une écriture fluide, Pautrel nous fait rêver de cet état rare, sans jamais se vautrer dans un érotisme facile. On referme ce petit recueil, émerveillés, de voir la puissance des sentiments que les hommes et les femmes peuvent ressentir les uns pour les autres, le désir brut de cet autre, le vide immense que laisse son absence, même de quelques minutes.
Il raconte aussi la perte, quand les souvenirs s'évanouissent par bribes, ou plutôt le souvenir des sensations ressenties. Quand l'autre repart. Quand on a plus l'occasion de le voir, de lui parler, de l'effleurer. Quand on se sépare, pris par les obligations sociales, tiraillés par la peur, la peur de se laisser aller à vivre et revivre ces instants ; par l'inquiétude que fait naître la force des sentiments ; par ce désir irraisonné, impossible à dompter, sauf éloignement.
On me l'a offert. Un cadeau sublime. J'ai adoré.
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