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Critique de Ogusta


Trois jours pour lire ce petit roman métaphorique, trois jours assez inégaux, le début m'a interloquée, je ne m'attendais pas à ce style très poétique, presque un peu lourd, mais je me suis accrochée et j'ai bien fait. Déjà c'est beau et puis le texte prend de la hauteur et les personnages s'affirment. On entre par la petite porte et on sort par la grande. On en voudrait presque encore un peu !
Pour l'histoire : en abandonnant l'exploitation minière d'un filon du grand Nord, les Russes ont enterré leurs déchets nucléaires et, accessoirement, qqls humains au fond des excavations. Ensuite," la zone" fut interdite. Ceux qui y vivaient, les travailleurs, les peuples lapons, les femmes sont devenus des reclus, irradiés et stériles, effrayés par le monde extérieur, surveillés (du moins le pensent-ils) par des gardiens invisibles et, surtout, enfermés dans leurs systèmes de pensée, leurs dogmes, leurs frayeurs, leurs doutes ... A tel point qu'ils n'hésitent pas à sacrifier ceux qui tentent de fuir, les dissidents, les courageux et la jeune Lyouba (unique femme en âge de procréer) pour l'avenir de leur sinistre communauté. Heureusement, Lyouba a un ami, Kolya, ancien lapon portant le deuil de son fils enfoui dans les mines. Kolya franchit régulièrement les limites de "la zone" pour fouiller la banquise, chasser ou respirer plus librement. Alors Lyouba va le suivre et se libérer de ses propres chaines.
Pour la métaphore : Pavlof est un spécialiste des histoires courtes qui agissent sur les esprits. Dixit Matin Brun. Ici, outre le scandale des goulags nucléaires, on se demande où se situent les barrières et les gardiens invisibles des reclus, de chacun... Oui on a peur de l'inconnu. "Comme tout le monde", ainsi l'affirme Vieras, mais la véritable barrière, le véritable gardien n'est peut-être rien d'autre que cette trouille.
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