Ce discours est reprise ad nauseam par le président Trump, dont les attaques contre les journalistes professionnels sont presque quotidiennes. Il est vrai que ce dernier doit beaucoup à la trash radio et aux médias populistes en général, dont il partage les manières et le ton. Le président Trump a réussi le tour de force de rendre la vulgarité tolérable, voire admirable, en la faisant passer aux yeux de plusieurs pour de la singularité et de l'authenticité. À l'inverse, la rigueur, l'établissement des faits, la nuance et la distinction sont de plus en plus suspectés d'être des moyens de tromper et d'embrouiller les consciences. p. 144
Les mots, souligne le philosophe Victor Klemperer, "peuvent être comme de minuscules doses d'arsenic : on les avale sans y prendre garde, ils semblent ne faire aucun effet, et voilà qu'après quelque temps l'effet toxique se fait sentir."