AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de mylena


C'est une histoire qui commence en 1974 avec cinq copains (quatre garçons «dans le vent» et une fille), 17 ans, fans de Léo Ferré et des GARI, groupes d'action non violents (relativement, car ils commettent tout de même des enlèvements) antifranquistes. Les GARI sont arrêtés et la bande des 5 se met en tête d'intimider celui qui, forcément, a dû les balancer, en tirant tous les jours à côté de lui. Edmond croise leur chemin et se prend une balle qui ne lui était pas destinée. Après cet acte stupide la bande s'est séparée et chacun a fait sa vie de son côté, jamais inquiétée. Près d'un demi-siècle plus tard un anonyme menace l'un des garçons de tout révéler dans un livre. Un des garçons, Arthur, le narrateur, mène l'enquête, et d'abord recherche les autres membres de la bande.
Le style est d'entrée de jeu très particulier, c'est sec, plutôt brut, efficace. Entre les chapitres ostensiblement narratifs, il y a les adresses à Edmont, le mort, dont Arthur ne s'est pas pardonné la mort, et puis les Kodachromes où le passé est évoqué par les fragments de vie révélés et réveillés par ces vieilles photos. Cette structuration du récit est très vivante et très efficace. le style, travaillé à la façon des dialogues de film d'époque, contribue à plonger le lecteur dans cette période de la fin des Trente glorieuses. Mais c'est d'une lecture peu agréable et assez fatigante. Peut-être qu'en livre audio cela passerait mieux. L'auteur a remarquablement réussi à faire revivre l'époque, en particulier dans les Kodachromes, par petites touches, avec une marque de boisson, un véhicules, les chansons de l'époque, avec des petits riens bien choisis qui fleurent bon les années 70. Pour la période contemporaine, c'est pareil, quand il décrit ce qu'est devenue une banlieue (Le Val Fourré à Mantes). L'auteur a visiblement le goût pour les détails qui font l'air du temps. C'est nostalgique mais pas du tout béat devant le passé. le narrateur s'interroge aussi sur les luttes contemporaines (les ZAD, les Gilets jaunes), « On pigeait tout. Nucléaire non merci ! Let the sunshine in et vive le vent, vive le vent, vive le vent dit vert. Aujourd'hui, quatre éoliennes dans le décor déclenchent une émeute. Sus aux méchantes bêtes, inutiles et nuisibles ! Je ne pige plus trop. » Pas vraiment un roman policier, ce joli exercice de style réussi est un roman difficilement classable, une petite madeleine de Proust.
Commenter  J’apprécie          280



Ont apprécié cette critique (27)voir plus




{* *}