Dulce bellum inexpertis
La guerre est douce, pour ceux qui ne l’ont pas faite.
Arrive une heure, songea-t-il, où tous les soldats oublient les motifs sous-jacents de la guerre et se contentent de faire leur fichu travail.
Le système solaire serait entièrement habité à l’heure actuelle, si on avait jeté à la mer les hommes politiques et leurs laquais bureaucratiques un siècle plus tôt, se dit Dechert. Des fanatiques. Sur Terre les débris de leurs errements flottaient sur l’océan de l’histoire…
– Avez-vous déjà lu Clausewitz, Dechert ? demanda Yates tandis qu’il finissait de verser, en les mesurant, quelques gouttes d’eau dans le whisky.
– « La guerre n’est que la simple continuation de la politique par d’autres moyens » ? Je me souviens de cette citation.
Quiconque découvre comment invoquer le pouvoir d’une femme quand le besoin s’en fait sentir régnera sur l’univers.
Les morts se déposent dans notre esprit comme des braises à l'agonie. Après un certain temps, ils se réduisent, étouffés par le moment présent. Puis une bouffée de souvenirs les ravive et, pour un instant, ils redeviennent chauds et tout proches.
Alors qu’il observait cette énergie nerveuse qui animait le corps de Standard, Dechert sut exactement ce que le jeune commissaire ressentait. Nous adorons la guerre, songea-t-il. Personne ne se souvient de Gaïa, la déesse de la Terre. Mais qui peut oublier Mars, le dieu de la guerre ?
Est-ce que tu te rends compte, Thomas, que les dames sont sur un tout autre plan que nous pour ce qui est des communications ? Elles sont illogiques, inconstantes et étrangement intéressées par les moindres détails, vois-tu
A quand remonte la dernière fois où des dirigeants ont pris les bonnes décisions ?
La domination de la Terre a bercé les rêves des empereurs et des tyrans depuis des millénaires. Maintenant, imagine la tentation de contrôler le système solaire et ceux qui s'étendent au-delà.