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Critique de JMLire17


La lecture du livre de José Luis PEIXOTO Le cimetière de pianos " procure à la fois du plaisir, de l'émotion, et de l'admiration. Deux personnages principaux, nous font partager les deuils, les drames, les disputes, les violences, mais aussi les amours, les joies, les naissances des enfants, les jeux, d'une famille d'artisans ébénistes portugais transcendée par la force des liens qui l'unit et par l'existence d'un lieu mythique pour eux : un local contigu à l'atelier, dans lequel sont entreposés d'anciens pianos. Francisco, le fils, qui court le marathon aux jeux olympiques de Stockholm en 1912, se remémore sa vie, tout au long de sa course, kilomètre après kilomètre. le père, mort depuis longtemps, qu'il revoit vivre pour nous, sa famille, autour de sa femme. On a la sensation que José Luis PEIXOTO a voulu rendre hommage à " La Famille portugaise ". Il nous montre que malgré les malheurs, les deuils, les accidents, les violences conjugales, la famille résiste grâce aux naissances, et à l'espoir qu'elles apportent, pour nous prouver qu'elle vivra au-delà du roman alors que Francisco va au bout de ses forces, la dernière ligne annonce la naissance de son fils. Pour souder encore un peu plus la famille, il y a " ce cimetière des pianos ", un lieu dans lequel, ils leurs arrivent de vivre leurs premiers amours, qui concrétise la passion qu'ils ont pour leur métier, un peu comme un sanctuaire, un lieu de dévotion ou l'on entre avec respect, qui contient des trésors.
Avec une écriture sculptée, par petite touche, comme avec les ciseaux à bois des ébénistes, sensible, il décrit en détails et à merveille les instants, les sentiments, les sons, les gestes, les visages, les corps. Il nous révèle que " la solitude du coureur de fond " est peuplée de pensées et nous entraînent dans sa course en interrompant les phrases au passage des kilomètres mais sans couper le fil de ses souvenirs.
Quelle beauté dans les descriptions de moments de vie, tel que le bal, la gifle, l'explosion d'amour, les achats à la fête des lumières, la dispute entre Simão et son père ivre, ainsi que dans les observations qui font qu'un être en aime un autre!
Quelle poésie dans la conversation entre la petite fille et son grand-père mort, lorsqu'il nous demande à nous lecteur, de fermer les yeux pour encore mieux s'imprégner de leur histoire et pour continuer à exister, dans l'allégorie du gitan qui réapparaît régulièrement, dans le retour du frère dans l'atelier " Quelques semaines que les grains de sciure : qui se soulevaient et qui voltigeaient comme un univers: n'étaient pas effleurés par la voix de mon frère "
Quelle émotion, page 344, lorsque le couple (le père et... ma femme, comme il l'appelle) se pose la question de savoir qui survivra à l'autre! (question permanente des couples qui durent). Il faut lire " le cimetière de pianos ", c'est un livre merveilleux, un grand moment de littérature.
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