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Critique de Titine75


J'ai reçu “La diagonale du vide” dans le cadre de l'opération masse critique de Babelio. J'avais choisi ce livre car j'étais attirée par l'histoire et que j'avais attendu parler en bien de Pierre Péju. J'ai été quelque peu déçue.

Marc Travenne est designer, son entreprise fait beaucoup de bénéfices. Après la mort de son associé, Marc est plongé dans le doute : n'est-il pas passé à côté de sa vie ? C'est à l'aéroport qu'il prend sa décision : “Minuscule voyageur de l'aéroport Charles-de-Gaulle, je renonçais à un énième voyage en Extrême-Orient. Au moins le vingtième ! En dix ans, douze ans, je ne sais plus. Tantôt Shanghai, tantôt Hong-Kong. Parfois Singapour. “Pour affaires”, comme on dit, même si le fait d'être devenu “homme d'affaires” me semblait toujours aussi incroyable et comique. J'étais un champion du décalage horaire. Un champion de l'attente et de la somnolence dans des fauteuils qui vous cassent les reins. Sur la terre comme en plein ciel. Un masque de tissu bleu ou blanc sur les yeux. Mais c'était fini. J'arrêtais pour de bon.” Marc laisse toute sa vie derrière lui pour un gîte en Ardèche, sur la diagonale du vide qui est la zone la moins peuplée de France.

Cette première partie du roman me plaisait bien. L'histoire de Marc Travenne me touchait, il avait le courage de repartir à zéro, de s'interroger sur ses choix de vie. Les descriptions de l'Ardèche sont très belles et l'on comprend que l'on puisse s'y ressourcer, y faire le point : “Il est vrai qu'en été, par grand beau temps, un tel paysage peut faire naître l'exaltation, surtout lorsque la vue se perd en glissant sur toutes ces rondeurs, et que le crépuscule compose à l'ouest un subtil dégradé de bleus tandis qu'à l'est la chaîne des Alpes pourtant lointaine semble se rapprocher au fur et à mesure qu'elle devient plus rose. Quand miraculeusement le vent tombe, l'ivresse de cette nature qui cesse un moment de lutter contre les éléments devient contagieuse.”

Le livre commence à moins me plaire avec l'arrivée des deux femmes. L'une est randonneuse, elle est craintive, se méfie de toute personne l'approchant. Pierre Péju fait naître alors un suspense, Marc Travenne part à la recherche de la jeune femme après son départ du gîte. Son histoire nous emmène jusqu'en Afghanistan, dans l'armée de terre. Mais on abandonne assez vite Marion, la randonneuse, pour faire la connaissance d'Irène qui vivait à New York et nous raconte son 11 septembre. Entre la guerre en Afghanistan et l'effondrement du World Trade Center, cela fait déjà beaucoup pour un seul homme mais il faut y rajouter un enfant caché, un village d'enfance où eurent lieu de nombreux suicides et une mère qui perd la tête. Pierre Péju multiplie les histoires, s'éparpille et me perd en route. Marc Travenne, face à ces nombreuses péripéties, ne réagit pas. Il semble totalement en dehors de sa propre histoire qu'il tente pourtant de reconstruire. Il est distant face aux récits terribles de Marion et d'Irène et j'avais hâte de le quitter.

Une lecture très mitigée donc, je me suis perdue dans les méandres des histoires des différents personnages. L'écriture de Pierre Péju est plaisante, pleine de belles métaphores, mais elle n'a pas suffi à me convaincre.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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