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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Thomas Debord va prendre une de ses classes en otage. Pourquoi ce professeur en arrive-t-il à faire  un tel geste? Il veut tout simplement faire entendre sa voix et mettre en lumière les dysfonctionnements de l'éducation nationale.
Même si l'histoire se passe en huis clos comme vous avez pu le comprendre et qu'il s'agit d'une prise d'otage, ne vous attendez pas à ressentir une tension folle à la lecture du roman. (en tout cas ça n'a pas été mon cas)
L'alternance récit, articles de presse, interview, exemple de tweets dynamise le roman.
Je dirais que ce livre est intéressant plutôt par le fait qu'il aborde des sujets d'actualité, des thèmes qui font réfléchir : rôle de professeur, relation avec les élèves, mesures du plan vigipirate, intérêt des grèves, immobilisme des gens, rôle des médias, l'impact et l'utilisation des réseaux sociaux...
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C’est l’histoire d’un mec qui prend une classe en otage. C’est l’histoire d’un prof qui pète une durite contre le système et tente de faire entendre sa voix dans la masse. C’est une voix qui s’élève contre la médiocrité ambiante, l’éducation nationale, le monde politique, le consumérisme, le sensationnalisme, les querelles d’intérêt et j’en passe.

Honnêtement, j’ai lu ce livre quasiment d’une traite. Non parce qu’il est bien écrit, ça souffre un peu de redite et il n’est pas écrit de manière recherchée, mais parce que les échanges autour d’un grand évènement étaient exposés de manière réelle, où les suppositions, les accusations, les mono-dialogues, les faux débats, vont bon train et n’avancent à rien. Chacun restant sur ses positions.
Etait bien abordé aussi, le métier journalistique et ses erreurs. Tant dans les discours que dans la manière de faire, que ça soit dans la recherche de l’image, du témoignage qui tue ou encore la déformation et répétition des faits.
Outre ceci, j’avoue que je partage aussi quelques idées de ce prof malheureux. Le sensationnalisme, le consumérisme, le clash, le conformisme, l’abandon des profs (que je ne suis), ont en effet de quoi débecter tout être pensant. Et j’ai trouvé d’ailleurs ces sujets plutôt bien abordés quoi que de manière rapide.

Néanmoins, je ne marche pas entièrement avec ce livre parce que niveau facilité, ça se pose là. En effet ce livre, c’est un fait divers retranscrit sans analyse, qui se contente de répéter ce qu’on entend ou lit à longueur de journée dans des journaux en pilotage automatique. Et là en l’occurrence dans les journaux de gauche et du monde des bisounours. Ca va accuser le manque de moyen dans l’éducation nationale oubliant que les élèves et les parents sont autant responsables de l’éducation ; ça va jouer sur le pathos avec la victimisation des jeunes de banlieues et le manque de mixité sociale ; ça va jouer encore sur la fachosphère parce que comprendre ces gens ce n’est visiblement pas possible ; ça va jouer sur les brimades qui feraient plus de mal que de bien ; ça va jouer sur bien d’autres choses, mais en résumé, ça joue beaucoup sur des clichés et tout ça ne va guère plus loin dans le raisonnement. Ca raconte et c’est tout. Et pour bien faire cliché, on parle d’un évènement dans une ZEP (passe encore même si ailleurs il y a des problèmes) en banlieue parisienne, parce que visiblement il n’y a qu’en banlieue et à Paris qu’il y a des problèmes. La France périphérique, des campagnes, connaissent pas. Elle est absente des débats et donc de l’actualité.
Alors je ne dis pas qu’il n’y a pas des ouvertures vers le camp d’en face, mais c’est tellement timide ou tellement pour leur rentrer dans le lard, que ça devient comique.

En clair. J’ai apprécié ce livre pour son exposition du fait divers, mais je l’aurais plus apprécié s’il avait été un peu plus loin dans le raisonnement, s’il ne s’était pas que contenté d’accuser et de victimiser, s’il avait un peu mieux réparti les rôles, s’il avait donné raison et tort à tout le monde. Les auteurs ont bien décrit le fonctionnement du buzz, mis en avant l’immobilisme politique, les débats stériles, les sempiternelles discours, mais ça ne va pas plus loin, hélas... Et j'ai connu des romans qui vont plus loin dans les choses. Des livres comme ça vous en avez 10 par jours en réalité. Sur ce sujet ou sur un autre. A la télé ou sur internet. Ma note 2,5/5. Il est à lire, mais à part deux trois petites choses pas mal du tout, il ne faut pas s'attendre à grand chose.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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Cela fait longtemps que l'on parle du malaise enseignant. Longtemps que tout le monde sait que les "profs", comme on les appelle familièrement, sont à bout : mal payés, déconsidérés, parfois méprisés par leurs élèves, les parents, leur propre ministre, la société entière, accusés d'être toujours en grève ou en vacances, ils sont beaucoup à envisager de quitter le navire. Cela fait longtemps, donc, qu'on sait tout cela. Longtemps, et pourtant rien ne change, si ce n'est dans le mauvais sens.

C'est pourquoi le héros de ce roman décide de faire un choix aussi fou que dangereux : pour être entendu, en France, il n'y a pas de secret, il faut mobiliser du temps d'antenne à la télé et susciter la polémique sur les réseaux sociaux. Plus ça buzze, plus ça indigne, plus ça fait peur, et plus ça fonctionne. Et pour cela, quoi de mieux qu'un enseignant au bord du burn-out retranché dans un préfabriqué avec une dizaine d'élèves pris en otage ?

Voilà donc une idée plutôt originale pour ce roman co-écrit par deux enseignants qui dressent un constat amer mais parfaitement juste sur le métier de professeur aujourd'hui, et sur le fonctionnement de la société. C'est d'ailleurs le grand point fort de ce roman : la parodie des réseaux sociaux et des médias est particulièrement réussie, et l'on y retrouve notamment une satire savoureuse de ce café du commerce qu'est devenu Twitter et des chaînes d'informations en continu, BFM TV en tête.

La construction du personnage principal est elle aussi intéressante, presque vertigineuse : le blog de Thomas Debord, évoqué à plusieurs reprises dans le roman , existe réellement, et a été alimenté pendant de longs mois comme s'il s'agissait d'un véritable blog d'enseignant. Même chose avec son compte Twitter, qui a su maintenir parfaitement l'illusion et auquel des centaines de personnes se sont abonnées en pensant échanger avec un professeur de ZEP en chair et en os. On a rarement vu un être de papier avoir une existence si concrète, fût-elle simplement virtuelle.

Cependant, même si l'intrigue est intéressante, l'ensemble demeure un peu superficiel, notamment dans la deuxième partie du roman où le rythme et les idées semblent un peu s'essouffler. Les caractères des personnages secondaires, nombreux (le proviseur, les élèves, le négociateur du RAID, la journaliste...) sont également trop rapidement esquissés et semblent bien fades vis-à-vis du héros, d'autant qu'ils disparaissent quasiment tous de l'intrigue une fois terminé le chapitre qui leur est consacré.

Côté style, rien de bien flamboyant, même si l'on peut apprécier de retrouver çà et là la patte de celui que l'on connaît mieux sous le pseudonyme de Monsieur le Prof sur Twitter et Facebook. L'ensemble se lit tout de même agréablement, mais l'oeuvre aurait été bien plus percutante si elle avait été davantage approfondie, en particulier dans les derniers chapitres, qui s'enchaînent beaucoup trop rapidement et donnent l'impression d'une fin bâclée, mal préparée et finalement peu convaincante.

En somme, voilà un roman intéressant, plutôt prenant malgré quelques longueurs, mais qui aurait gagné à être davantage travaillé, notamment sur la fin. Poursuivez vos efforts, Monsieur le Prof, vous pouvez mieux faire.

Ouvrage reçu en service de presse. Un grand merci aux éditions Flammarion et à Monsieur le Prof.
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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Quel noirceur ! Je suis prof, et bien heureusement je ne partage pas les idées de Thomas... Qui par désespoir en vient à prendre ses élèves en otage.
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Un jeune enseignant d'un établissement de banlieue, épuisé par le quotidien, les conditions de travail, le mépris de la hiérarchie, craque et prend une classe en otage demandant la venue du ministre de l'éducation nationale. Un récit coup de poing sur la réalité du métier. Beaucoup de similitudes avec l'histoire du film "La journée de la jupe"même si le sujet est totalement différent. le récit m'a beaucoup séduit dès les premières pages. Mais, bien que ce sujet soit éminemment important et que ce cri du coeur des deux auteurs soient pertinent et bienvenu, je me suis quelque peu ennuyée dans la 2ème partie du récit dans laquelle des longueurs, des redites... auraient pu être évitées.
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